Effectif en baisse mais volonté intacte, dans le Cher la mobilisation prend d’autres formes que la simple promenade urbaine dans la préfecture et les sous-préfectures du département. Blocages routiers, filtrage de dépôt des véhicules de collecte des ordures ménagères ont ponctué le début de semaine. L’Intersyndicale compte amplifier le nombre d’actions…
Par Fabrice Simoes
Flash Mob à Vierzon ce mercredi. Photo Magcentre
Sur le rond-point devant la sous-préfecture de Vierzon, on ne passait pas en voiture en milieu de matinée de ce mercredi. A vélo, oui. A pied oui. A cheval, peut-être. En auto ou en camion, non ! Même pas besoin de jouer les gros bras pour le millier de manifestants, pas content, pas content, rassemblé sur ce bout de l’ex-nationale 20 et ses platanes dignes d’une BD de Michel Vaillant. En amont de la manif, ce sont les forces de police qui se chargent des déviations.
Les Rosie’s riveteuses, vêtues de bleus de travail et parées d’écharpes rouges, pouvaient enchaîner un flash mob version travailleurs-travailleuses tranquilles. Devant un public conscient qu’il était évident qu’elles « ne lâcheraient rien », elles ont fait le show après les prises de parole. Quant à Corinne Ollivier, la maire de Vierzon, sur son terre-plein, elle arborait son écharpe en bandoulière. Bien loin des remarques lancées par la préfecture du Cher quant à une attitude peu compatible avec la fonction au regard des institutions. C’est que, depuis le début de l’opération maires solidaires, la deuxième ville du département s’est appliquée à fermer ses services durant les manifestations. Ce n’est pas l’ancienne militante syndicale SNCF qui dira le contraire à la première magistrate vierzonnaise. Surtout quand c’est la même !
En soutien au mouvement social contre la réforme des retraites, la municipalité a donc décidé de fermer l’ensemble de ses services publics municipaux pour permettre aux employés de se rendre aux manifestations. La préfecture a évoqué un principe de neutralité, d’objectivité, peut-être, ou on ne sait pas trop au sujet de ces fermetures ponctuelles. Elle a fait savoir que, pour le moment, c’était une simple remontrance mais que, à l’avenir, si cela durait, cela pourrait aller jusqu’à … là encore on ne sait pas trop. Pas de quoi vraiment infléchir la décision municipale !
Et, comme tout arrive, si l’intersyndicale parlait de 1 100 personnes sur le rassemblement, la police en comptait 1 500.
Les camions poubelles bloqués mardi matin
Mardi, c’est le site de Suez, à Bourges, là d’où partent les camions de ramassage des déchets de la capitale du Berry, mais pas seulement elle, qui a été bloqué durant une poignée d’heures. La cinquantaine de salariés et de représentants syndicaux étaient sur place dès 4 h 30. Comme quoi, la grève c’est aussi une affaire de lève-tôt. Résultat : tournée incomplète sur plusieurs secteurs Berruyers et sur Mehun-sur-Yèvre, entre autres. Du côté de l’agglo, il a été expliqué qu’aucun rattrapage ne serait réalisé avant la semaine prochaine. « Nous comprenons parfaitement les désagréments liés à cette situation. L’Agglomération et son prestataire veilleront à ce que les moyens mobilisables soient équitablement répartis sur tous les secteurs pour éviter l’amoncellement des ordures ménagères », a assuré Bourges Plus.
Le blocage a débuté vers 4 h 30. Le site a pu fonctionner à partir de 9 h 00. Photo Bourges agglo
Que « seulement » 5 000 manifestants, selon les syndicats, ou 2 500, chiffre officiel, aient manifesté dans les rues de la ville de Jacques-Cœur démontrait que la mobilisation, en baisse samedi dernier, n’avait pas besoin de grand-chose pour être boostée.
À Saint-Amand-Montrond, à La Guerche-sur-l’Aubois, à Saint-Florent-sur-Cher, on a aussi manifesté, comme d’habitude peut-on ajouter.
Jeudi, les différentes intersyndicales locales ont d’ores et déjà prévu des « éclairages » particuliers dans le département. Histoire de rappeler que tout le monde reste « motivé, motivé ».
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Grève du 15 mars : « Il va falloir durcir le mouvement ! »