Grève du 15 mars : « Il va falloir durcir le mouvement ! »

8e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Alors que la commission mixte paritaire était réunie ce mercredi 15 mars, des manifestations dans un climat apaisé se déroulaient en parallèle en région Centre-Val de Loire. Mais le vote de ce jeudi au Parlement pourrait amener le mouvement à se durcir. 

Avec les correspondants en région

Au moment même où plusieurs manifestations en région se formaient, la commission mixte paritaire tentait d’obtenir, à Paris, un compromis. Une réunion lors de laquelle la députée du Loiret Stéphanie Rist, en qualité de rapporteure générale de la commission des affaires sociales de l’Assemblée, prenait part et se félicitait alors des « avancées sociales » suite à « l’accord » trouvé au sortir de cette matinée dans des propos rapportés par la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot.

Autant dire que le discours de l’élue loirétaine tranchait avec l’état d’esprit qui régnait dans les villes de son département et plus largement de sa région. Car les cortèges, s’ils réduisent ces derniers jours, restent déterminés à faire reculer le gouvernement. 

Cortège à Orléans. Photo Magcentre

Un durcissement du mouvement, cela devient le vœu partagé par nombre de manifestants rassemblés notamment à Orléans ce mercredi. Beaucoup ont constaté la baisse de la mobilisation manifestation après manifestation et en amont du départ, on a échangé, on s’est interrogé sur la suite du mouvement. Au cœur des discussions, l’actualité parisienne évidemment, que ce soit la communication du gouvernement ou la grève des éboueurs de la capitale. Des ripeurs d’ailleurs félicités « pour leur travail formidable cette semaine » au micro des syndicats qui n’ont pas manqué de souligner la surdité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. « Force est de constater qu’ils n’entendent rien, donc il va falloir durcir le mouvement », s’est exclamé Pascal Sudre, délégué CGT 45, recevant l’approbation de la foule. 

Et même si les manifestants défilent de moins en moins serrés le matin, l’intersyndicale n’affiche aucune inquiétude « puisqu’il y a toujours des hauts et des bas au cours d’une mobilisation ». Reste que le calendrier de la réforme des retraites s’accélère. Après l’adoption par la commission mixte paritaire de l’article 7 sur l’âge de départ de 62 à 64 ans, c’est au tour du Parlement de voter le texte ce jeudi avec notamment le spectre d’un nouveau 49.3 qui pourrait ressurgir sans majorité à l’Assemblée.

Du côté de Montargis, dans une ambiance presque festive, les manifestants toujours motivés ont souhaité casser la routine attendue de cette huitième matinée avec une incursion non prévue dans la cour de la mairie. Une « incartade » surprenante qui a eu le mérite de redynamiser les foules rompant le caractère attendu de la manifestation avant que le cortège ne regagne le tracé officiel, le tout sans aucune agressivité. 

Les manifestants se sont introduits dans la cour de la mairie de Montargis. Photo Izabel Tognarelli

L’Université de Tours encore bloquée

Sur la place Anatole-France, les Tourangeaux ont répondu présent dans les mêmes proportions que lors de la dernière manifestation du samedi 11 mars. Toujours déterminés et confiants sur un retrait de la réforme, les 4 000 manifestants se sont lancés sur le pont Wilson en direction du quai de Portillon avec une jeunesse toujours visible. Des étudiants qui avaient d’ailleurs une nouvelle fois bloqué l’université François Rabelais avant la tenue d’une assemblée générale dans la soirée.

Le Loir-et-Cher, lui, continue de brasser du contestataire les jours de manif. Le département, qui depuis le début fait partie des territoires les plus mobilisés de la région, semble cependant marquer le pas. Non pas que les Loir-et-Chériens aient déserté, mais on est loin de l’élan massif des premières journées et surtout du grand rendez-vous du
7 mars. A Blois, le cortège reste toutefois bien fourni et la désormais traditionnelle vue sur celui-ci depuis le haut de l’escalier Denis-Papin fait toujours son petit effet. 

A Châteauroux, parti de la place de la République, le cortège a déambulé dans les rues du centre-ville. Une matinée marquée par le passage devant la permanence parlementaire de la sénatrice Frédérique Gerbaud du parti Les Républicains. Plusieurs manifestants en ont profité pour coller articles de presse et autres affiches sur la façade dénonçant sa position en faveur de la réforme. Des sacs-poubelle ont également été déposés devant la porte de la permanence, clin d’œil à la grève des éboueurs à Paris. 

La journée de mobilisation dans le Cher par ici

Chiffres de la mobilisation en région

Loiret : Orléans 3 000, Montargis 1 800, Gien 600, Pithiviers 300

Indre-et-Loire : Tours 4 000

Loir-et-Cher : Blois 5 000, Vendôme 1 500, Romorantin 550

Indre : Châteauroux : 4 000

Cher : Bourges 2 500, Vierzon 1 000, Saint-Amand 300

Eure-et-Loir : 2 000 sur l’ensemble du département

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Contestation autrement dans le Cher

Commentaires

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  1. Le décalage est de plus en plus net entre le pays réel et la représentation nationale. La crise démocratique ne peut que s’approfondir.

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