La conférence « Agriculture et industries agro-alimentaire, synergies et opportunités en Loir-et-Cher » le 13 mars dernier a permis d’illustrer la nécessité d’un partenariat au sein de la filière.
Par Jean-Luc Vezon
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a été interpellé sur les difficultés de la filière bio. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Organisée par la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher en partenariat avec le département, Be LC et la CCI 41, la rencontre avait notamment pour objectif de montrer par l’exemple que la filière de transformation, en retard dans notre région, pouvait accélérer son développement grâce au partenariat économique avec les agriculteurs.
« Nous savons produire mais il nous donner du sens et accompagner nos agriculteurs pour créer plus de valeur économique, sociale et environnementale », a ainsi déclaré Arnaud Bessé président de la CA 41 devant une salle du CAVF bien remplie.
Parmi les invités, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau, « local de l’étape » et lui-même ancien salarié de l’organisme agricole n’a pas eu la langue de bois. « Notre alimentation a une valeur, elle a un coût. Le meilleur prix n’est pas forcément le plus bas » a souligné le ministre en informant de la mise en place d’un plan gouvernemental de 500 M€ pour consolider le secteur de l’agro-alimentaire.
Temanuata Girard, vice-présidente déléguée Agriculture et alimentation à la Région, considère l’agriculture comme une source de développement et a souligné l’importance de la marque alimentaire C du Centre créée par la région et l’action de l’agence économique Dev’up pour soutenir des entreprises comme la Maison Martin, Berry Graines ou le groupe Prova.
Deux tables rondes en présence notamment de Dev’up, Reitzel, N’Bread Process et de la laiterie Triballat ont permis de comprendre l’intérêt de développer les synergies agro-agri dans un contexte « d’alignement des planètes » avec la nécessité de sécuriser nos approvisionnements, la volonté d’investir des groupes dans les régions et la demande des consommateurs de circuits courts.
Mettre en lien les acteurs et innover pour la transition alimentaire, c’est aussi la volonté de la CCI 41 au travers de Food Val de Loire Village by CA, son pôle de l’entrepreneuriat Innovant en agroalimentaire au Controis-en-Sologne comme l’a rappelé Marie-Noëlle Amiot, présidente de la CCI 41.
Et le bio dans tout ça ?
Alors que la conférence s’achevait, Hélène Menou, adjointe au maire de Blois en charge de l’agriculture urbaine et de l’alimentation a interpellé le ministre sur les graves difficultés de l’agriculture biologique, victime directe de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat.
« L’agro-industrie est soutenue par le gouvernement qui écoute les lobbys alors même que les agriculteurs bio et les maraîchers sont en souffrance », a-t-elle déclaré en soulignant au passage les ravages des pesticides sur la santé et la prévalence du cancer du pancréas.
Alors que les surfaces bio, sont en hausse de 9 % depuis 2020 (1), Marc Fesneau lui a répondu que le gouvernement lançait un plan d’urgence pour apporter une aide aux exploitations du secteur en difficulté et qu’il comptait bien que « la commande publique stabilise le bio pour atteindre 20 % ». Attention, « les arbres ne montent pas au ciel, il n’y a pas qu’un seul modèle agricole », a-t-il ajouté en ne cachant pas cependant son inquiétude de voir des agriculteurs abandonner une filière « qu’il faut relocaliser ».
(1) En 2021, on compte 58 413 exploitations en agriculture biologique, soit 13,41 % des exploitations agricoles.
La conférence a fait salle comble. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Dynamique de l’emploi
En Loir-et-Cher, une étude de l’Observatoire de l’Économie et des Territoires a permis de cerner le poids d’un secteur agricole et agroalimentaire qui pèse, au total, entre 13 et 15 000 emplois, soit 10 à 12 % de l’emploi départemental. On retiendra la montée en puissance du Controis-en-Sologne, épicentre d’un secteur devenu le 1er secteur industriel avec 3 085 emplois (+14 % en 15 ans). L’agriculture compte pour sa part 2 222 exploitations (dont 281 bio, 3e rang régional) représentant 3 170 ETP et 2 850 emplois non salariés.
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