Carole Canette : « D’autres que Serge Grouard auraient déjà démissionné ! »

La crise couve à la Métropole d’Orléans. Une bonne partie des communes, de droite et de gauche, ont récusé le schéma de Serge Grouard sur les rétrocessions de clubs sportifs aux communes. En fait, c’est le pacte de gouvernance global qui unit les 22 communes et le comportement du président-maire qui sont mis en cause. La maire de Fleury nous donne son point de vue.


Propos recueillis par Jean-Jacques Talpin

La maire de Fleury considère ce nouveau revirement comme « une victoire » après la liquidation de ses Panthères à l’automne dernier. Photo Magcentre

Magcentre : Rappelez-nous l’origine de la crise… que beaucoup ne comprennent pas…

C.C. Le président de la Métropole a souhaité que deux clubs professionnels aujourd’hui gérés par l’agglomération reviennent dans le giron orléanais : l’OLB basket et l’USO foot. Même si ce projet a reçu l’aval de la Métropole, il doit encore bénéficier d’un vote favorable des communes. Certains conseils municipaux n’ont pas présenté cette délibération de rétrocession à leurs élus, d’autres ont voté contre avec seulement 7 conseils municipaux favorables dont Orléans bien sûr. C’est dire que 15 communes ont refusé ce projet, des communes de gauche évidemment mais pas que, puisque Olivet dirigée par Matthieu Schlesinger a voté contre.

Comment expliquer ce revirement des communes qui avaient pourtant accepté cette rétrocession ?

Parce que les communes n’ont pas oublié le coup de poignard de Serge Grouard qui a précipité la fin des Panthères, le club de handball féminin de Fleury. Les maires ont compris après coup qu’il y avait de nombreux coups de canif dans le pacte de gouvernance. Mais surtout parce que nous pensons que les clubs sportifs professionnels de haut niveau contribuent au rayonnement de la Métropole qui est le bon échelon pour gérer ces clubs. Pourquoi n’en transférer que deux alors que d’autres restaient métropolitains (les clubs de handball de Saran et Fleury). C’est incompréhensible.

Serge Grouard a été mis en minorité. Que doit-il faire ?

Le précédent président, le socialiste Christophe Chaillou, avait démissionné après avoir été mis en minorité sur des questions financières et budgétaires. C’est la même situation aujourd’hui. A Serge Grouard d’en tirer les conséquences. Mais d’autres que lui auraient déjà démissionné…

Pourtant Serge Grouard avait annoncé vous tendre la main pour sauver les Panthères.

Je n’en ai pas vu le moindre commencement de preuve. J’attends du concret même s’il est trop tard puisque le club fleuryssois a été liquidé. Et comment faire confiance à M. Grouard : il avait fait voter un projet à la conférence des maires pour sauver les Panthères avant de revenir en arrière par couardise pour assassiner notre club.

Comment sortir de ce blocage ?

Il faut en sortir par le haut. On ne peut pas continuer sans définir une vraie politique en faveur du sport de haut niveau. Mais on ne peut pas continuer avec des comportements qui méprisent la volonté des communes de la Métropole, il faut retisser des liens de coopération, peut-être revisiter le pacte de gouvernance. Cela passe par des actes concrets que l’on attend de Serge Grouard.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Fleury Loiret Handball : qui veut la peau des Panthères ?

Commentaires

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  1. Les communes et la métropoles doivent elles financer des clubs professionnels ? Le sport professionnel doit relever d’ entreprises privées sans subventions publiques, accordons celles-ci au sport amateur qui en besoin.

  2. Le temps favorisant la sagesse et donc, la plus grande lucidité, nous comprenons que “seuls les actes disent de nous, ce que nous sommes en réalité” n’est pas une approximation,ni une tendance, mais une réalité, pour ne pas dire un axiome, une vérité intangible.

    Alors, les mots, les postures, les petites phrases, les bonnes intentions, les sourires cajoleurs, … sont souvent l’apanage d’individus forgeant leurs trajectoires, au forceps, quand la négociation, le consensus et l’équité devraient être la règle, dans un semblant de démocratie.

    Si quelqu’un que vous pensez être ami ou simplement coopératif et positif vous plante un couteau dans le dos une fois, il n’existe aucun suspens, aucun doute, aucune réserve pour songer qu’il le plantera autant de fois que nécessaire, si la conséquence est de satisfaire à la trajectoire qu’il emprunte.

    L’histoire de la vie et particulièrement celle de la communauté humaine nous le montre depuis que l’humanité existe, aussi loin devons-nous remonter et que cela ne soit documenté.

    Alors quand on a connaissance de cela, quand on observe son entourage, ses proches, sa famille ou même les femmes et hommes importants ou moins importants de la vie privée comme publique, nous savons à quoi nous en tenir, enfin, nous devrions savoir à quoi nous en tenir.

    Est-il nécessaire de vraiment plus développer ?

    Tout au plus pourrions-nous nous faire la remarque que la médiocrité a encore de très belles journées devant elle et par voie de conséquence, celles et ceux qui en usent.

    Que la journée soit belle à tous.

  3. Au delà des polémiques et basses manoeuvres politiciennes, j’ai toujours pensé, comme Carole Canette et bien d’autres, que les clubs de haut niveau relèvent de la métropole dans la mesure où leur public est métropolitain.
    Le bon sens l’emportera t’il ?

  4. En parallèle de la question du sport métropolitain de haut-niveau justement évoquée par Carole Canette, le conseil municipal de Saran a approuvé le 3 février dernier une motion demandant à Serge Grouard de ne pas modifier le Plan Local d’Urbanisme (PLUm) sans l’accord de la commune concernée.

    Pour en savoir plus : https://www.continuonspoursaran.fr/post/le-pr%C3%A9sident-d-orl%C3%A9ans-m%C3%A9tropole-doit-respecter-les-communes

  5. Ici bas (Mairie, Métropole), comme ailleurs plus haut (gouvernement, assemblée nationale, sénat) l’hubris, c’est à dire selon le Larousse : “outrance, excès dans le comportement généré par l’orgueil et la démesure”, est devenu ici (en France) comme ailleurs (dans la plupart des “grands pays”) un comportement des dirigeants et dirigeantes commun, que les organes de propagandes essaient de nous imposer comme des comportements justifiés alors qu’ils ne sont que l’expression de déséquilibres mentaux qui malheureusement ont des conséquences* catastrophiques pour les populations.
    *En faire la liste n’est plus nécessaire car nous les subissons maintenant quotidiennement.

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