Réforme des retraites : les blocages se multiplient sur Orléans

Plusieurs blocages sont prévus par l’intersyndicale pour espérer un retrait de la réforme des retraites. Comme ce mercredi 8 mars au centre de tri postal de
Fleury-les-Aubrais. Dès 5 h 30 au petit matin, des militants CGT ont filtré les camions sortant de la plateforme pour retarder la distribution.

A partir de 5h30, les militants ne laissaient passer un camion que toutes les 10 minutes. Photo Magcentre

Après le succès de la mobilisation du 7 mars, les syndicats poursuivent les actions de sensibilisation sur le terrain. Cela avait déjà commencé le 6 avec un tractage. Postés sur les quatre ponts de la ville d’Orléans, les militants de l’intersyndicale avaient abordé les automobilistes pour les prier de grossir les rangs à la manifestation du lendemain. Une action payante si on s’en réfère au score (12 000) enregistré dans la préfecture du Loiret. Loin de s’en contenter et avec les promesses de blocages, ils ont réitéré l’opération l’après-midi du 7 mars devant l’UTOM à Saran où des salariés s’étaient rassemblés pour mettre en place des barrages filtrants.

Barrage filtrant à la poste

Le lendemain, c’est le centre de tri postal de Fleury-les-Aubrais qui voyait débarquer dès 5 h 30 du matin plusieurs dizaines de militants CGT, déterminés à réitérer le même type d’action que la veille. La stratégie est claire : il faut poursuivre la mobilisation tout en ancrant dans les établissements et services encore un peu sur la réserve l’idée d’entamer une grève reconductible pour étoffer encore un peu plus les cortèges. Le lieu choisi n’est pas anodin puisqu’il concentre un certain nombre d’intérimaires payés au salaire minimum.

« Cette réforme des retraites, c’est la goutte qui fait déborder le vase, s’indigne Philippe Hospital, secrétaire départemental de la CGT FAPT. Notamment à la poste puisque depuis des années, elle ne veut pas augmenter de manière significative les salaires. Avec cette politique, elle paupérise son personnel. Aujourd’hui on a des postiers qui doivent choisir entre mettre un litre d’essence pour aller travailler ou remplir son frigo ».

Le filtrage des camions ce matin-là a permis également d’interroger les salariés sur leur condition de travail et tenter de les convaincre de rejoindre le mouvement de grève. Si le message est entendu chez la plupart, difficile pour d’autres de se projeter sur la question des retraites.

« Les blocages, je ne suis pas contre. Chacun a sa façon de faire, mais pour ma part la retraite c‘est loin et je ne me sens pas vraiment concerné par le sujet », explique un chauffeur de 29 ans. A ces mots, les militants tentent d’y répondre avec pédagogie pour convaincre que chaque salarié est impacté par la réforme. D’autres en revanche goûtent un peu moins l’entreprise matinale, n’y voyant là qu’une opération qui pénaliserait uniquement les salariés « et non les patrons. De toute façon, le gouvernement s’en fout des blocages », s’emporte un autre chauffeur craignant un retard dans sa livraison.

Au même moment, d’autres militants en profitent pour arrêter des automobilistes se rendant au travail pour distribuer des tracts. « Il faut finir d’informer et convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore à nous rejoindre les jours de manif », explique Pascal Sudre, délégué CGT 45, venu en renfort avec le café et la musique pour les camarades.

L’intersyndicale a communiqué la veille sur la prochaine date de manifestation. Ce sera le samedi 11 mars. Et à entendre le nombre de klaxons de soutien de la part des automobilistes, les militants s’attendent à une nouvelle journée massive de mobilisation, d’autant plus un samedi.

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Commentaires

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  1. Ce qu’il y a de pathétique dans tout ce brouhaha, c’est que nous nous préoccupons et mobilisons pour un rhume quand le cancer progresse et nous envahi sans suspens, avec la conséquence finale que nous connaissons tous.

    Tant que cela est indolore, nous nous préoccupons du rhume, avec des symptômes externes bien visibles aux yeux de tous.

    Se préoccuper de la retraite, c’est se faire croire encore, qu’il y aura un lendemain à préserver, un après à préparer au mieux du possible, s’agissant d’une rémunération à obtenir, après l’arrêt d’une activité salariée, pour le plus grand nombre d’entre nous.
    Tout cela serait légitime et aurait une sens si …

    Mais voilà, nous nous soucions d’un lendemain fantasmé, par projection de la situation actuelle, comme si rien d’important ne changeait et n’allait changer.

    Sur une ou 2 décennies à venir, peut-être avons-nous raison de le croire et de projeter l’avenir, comme le présent se déroule actuellement, dans des conditions d’environnement que nous connaissons.

    Sauf que notre mode de vie actuel, qui consomme “de la planète” est notre cancer collectif que nous alimentons par nos actions quotidiennes et qui vont mettre à terre, le vivant de notre planète, nous inclus.

    Se battre aujourd’hui, pour des conditions d’obtention d’une retraite plus tôt et plus favorable est totalement décalé vis à vis des réalités face auxquelles, nous devrions nous mobiliser comme un seul homme.

    Si nous continuons, comme nous le faisons actuellement, toute notion de retraite sera un non sens, car nos conditions de vie ne permettront même plus, que nous puissions seulement pouvoir continuer à exister, dans les conditions actuelles que nous connaissons.

    Sa battre aujourd’hui, pour des retraites demain est déjà un combat d’arrière garde, dénué de tous sens réel, pour ne pas dire, sans aucun intérêt.

    Il n’existe aucun intérêt à mobiliser de l’énergie, pour obtenir quelque chose de meilleur demain, puisque demain même, n’aura aucun sens.

    La vraie mobilisation qui ait une sens, c’est s’unir, se mobiliser et se battre, pour qu’un lendemain puisse déjà exister.

    A quoi servirait de se battre pour obtenir quelque chose demain, si demain n’existe pas ?

    C’est en ce sens précis, que le combat actuel, tellement médiatisé est un non sens et dérisoire.

    Le pathétique précis de la situation actuelle, c’est que nous ne semblons même pas avoir, ce sens si important de la priorité.

    Nous avons perdu toute lucidité sur la hiérarchisation des priorités, en refusant d’ouvrir les yeux sur l’urgence climatique qui va nous remettre à notre place, c’est à dire, celle d’un néant ou quasi néant dans quelques décennies, tout au plus.

    Cela, nous ne sommes pas prêt à le regarder en face. Cela ne nous parle pas. Par contre, la retraite, ça cause à tout le monde et en plus, nous avons la main pour influer dans un sens ou dans l’autre.

    Sauf que la réelle urgence n’est pas là du tout. Combien de temps serons-nous encore aveugle et à quel stade d’évolution des processus en cours, devrons-nous parvenir, pour comprendre qu’une économie de guerre contre l’évolution climatique devrait être la priorité des priorités ?

  2. Cette médiatisation est sans doute un moyen de ne pas parler du reste, si important et si inquiétant, qui nous attend d’ici trop peu de temps…

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