Le contingent d’assistants maternels perd de nombreuses unités depuis plusieurs années. Pour inverser la tendance, le département lance tout le mois de mars une vaste campagne de communication pour attirer de nouvelles têtes avec la promesse d’une formation gratuite et un poste garanti.
Par Mael Petit
« Il est urgent d’agir ! » Il y a 5 ans déjà, la Fédération des Particuliers Employeurs de France alertait sur la situation de ce secteur de la petite enfance. Le problème n’est pas nouveau, les chiffres et les prévisions autour de la capacité d’accueil en France exposaient le secteur à une pénurie de professionnels. Il fallait donc anticiper pour palier au vieillissement de la population des assistants maternels qui allait se traduire par des départs massifs à la retraite. Ainsi à l’échelle nationale en 2016, on prévoyait que 50 % des assistants alors en activité partent à la retraite d’ici 2030. Un renouvellement indispensable réclamé de longue date.
2 000 assistants maternels non remplacés en 10 ans
En région Centre-Val de Loire, le problème est sans surprise toujours d’actualité, et notamment dans le Loiret. Le département s’inquiète, depuis plusieurs années déjà, de la situation sur son territoire. C’est lui qui délivre l’agrément nécessaire à l’exercice de la profession et il constate la difficulté d’attirer de nouvelles personnes. En 10 ans, le nombre d’assistants maternels sur le territoire a diminué d’un tiers, passant de 6 000 à
4 000 professionnels. Les départs à la retraite ne sont pas compensés par le recrutement de nouveaux entrants, ce qui met en péril la capacité d’accueil des petits Loirétains.
Alors pour sortir de l’ornière, le département déploie pendant ce mois de mars une grande opération séduction à destination des Loirétains en quête d’un métier ou à la recherche d’une reconversion professionnelle. Une campagne diffusée partout, aussi bien dans la rue (affichages, commerçants) que sur les réseaux sociaux, et même accompagnée d’actions de tractage sur plusieurs lieux du territoire, preuve du besoin de professionnels. On y met donc les moyens d’autant que la formation est financée et organisée par le département. Les candidats n’ont pas un sou à dépenser pendant les 120 heures de formation au total, intégrant modules théoriques puis pratiques avant de se voir délivrer une attestation pour exercer.
Travailler en MAM, ça vous dit ?
Le Loiret, qui a formé 188 assistants maternels en 2022, souhaite gonfler ces chiffres pour 2023, et met en avant pour cela la flexibilité du métier : « Horaires, organisation, projet d’éveil… c‘est vous qui gérez ». Difficile pour le département d’expliquer le manque d’attractivité dont souffre le métier mais il pense que sa modernisation et sa meilleure professionnalisation pourraient changer la donne.
Notamment avec les MAM, ces maisons d’assistantes maternelles qui regroupent 2 à 4 professionnels agréés par le Conseil départemental. Ces structures offrent aux parents une alternative de garde plus socialisante et un accueil individualisé. Les MAM permettent aussi aux assistantes maternelles d’exercer à plusieurs ainsi que d’externaliser leur lieu de travail. « La peur de l’isolement, seul à la maison, peut constituer un frein à l’exercice de ce métier, explique Guillemette, assistante mat’ à la MAM des P’tits Grands à Ingré, or ici, entre collègues nous pouvons échanger sur des projets d’activités pour les enfants, mettre en commun nos connaissances et notre savoir-faire ».
Tout comme elle, sa collègue Lucile a opéré une reconversion professionnelle avant de se lancer. « C’est un beau métier dans lequel il n’y a jamais de routine, on voit des sourires, on aide l’enfant à se développer. Mais c’est vrai que point de vue pénibilité, physiquement c‘est difficile. Avec l’accueil des parents et les petits à côté, on fait entre 48h et 55h par semaine, pour 1 700 euros net ». Il est peut-être là le frein principal à la candidature.
Assistant maternel fait partie de ces “métiers passion“. Certes on peut gérer les horaires, mais on finit par ne plus les compter.
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