Mercredi 1er mars 2022, le nouveau pont de Jargeau (45) est entré dans une phase très concrète. Sa traversée de la Loire est commencée, pour s’achever en septembre 2023. En attendant l’ouverture de la voie prévue en 2025.
Par Jean-Luc Bouland
Les élus locaux et départementaux au rendez-vous, dont Pauline Martin, présidente de l’Association des maires du Loiret. Photo JLB.
« Ce qui était un projet est devenue une réalité », déclarait ce mercredi 1er mars Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret, en assistant au lancement inaugural de l’installation des premiers éléments du futur nouveau pont de Jargeau.
« Depuis près de 30 ans que le dossier est ouvert, voilà du concret », surenchérissaient nombre de participants, pour la plupart élus du secteur ou du département, à l’unisson d’Hervé Gaurat, vice-Président en charge des Mobilités et de l’Aménagement du territoire, accompagné du président du directoire de l’entreprise Baudin, Damien Colombot.
Ce matin-là, sous un soleil et un ciel bleu qui compensaient une température peu clémente, débutait l’une des trois phases qui permettra au nouveau pont de Jargeau de franchir la Loire. Un projet gigantesque comme il y en a peu dans la région, voire en France, évalué à près d’une soixantaine de millions d’euros. En septembre prochain, la jonction sera faite avec l’autre rive pour la structure métallique reposant sur les piles.
Explications détaillées alors qu’avance lentement le tablier. Photo JLB.
Mais ce jour-là, disait l’invitation, « vous assisterez en direct à la 1ère phase exceptionnelle de lancement, durant laquelle la première partie de la charpente métallique du pont sera poussée sur la Loire. Le tablier, d’une longueur totale de 570 m, sera lancé en 3 fois, entre mars et septembre 2023, afin que les 2 rives soient totalement reliées ». Un beau challenge, très explicatif dans les détails, impressionnant dans la structure présentée, mais beaucoup moins dans le visuel.
« Pour en garantir le succès, nous ne poussons pas le tablier en continu. Il y a des pauses pour ajuster. Et nous ne travaillons que de jour ». Ce qui expliquait qu’il semblait hasardeux de faire une vidéo de l’avancement du tablier qui, était-il précisé, “n’atteindra la prochaine pile que mercredi prochain” (le 8 mars). En fait, pas beaucoup de mètres en une heure, et 170 mètres en tout, pour un poids de prés de 1 200 tonnes. Il faudra encore deux étapes, soit deux poussées, pour qu’il atteigne l’autre rive, étalant au-dessus de la Loire ses 7,30 m de large.
La charpente métallique est composée de 48 tronçons de 9 à 14 mètres, fabriqués chez Baudin Chateauneuf. « Sur le chantier, les tronçons sont déchargés par un portique mobile et positionnés sur la plateforme de lancement pour y être soudés les uns aux autres et peints ».
Marc Gaudet, entouré de Hervé Gaurat (à G) et Damien Colombot, président du directoire de Baudin Chateauneuf – Photo JLB
En 2025, quand tout sera terminé, y compris les voies terrestres le reliant au nord (rond-point de Mardié) à l’ouest de Jargeau, et au sud, la déviation devrait soulager, selon Marc Gaudet, « les communes de Saint-Denis-de-l’Hôtel, Jargeau et Darvoy ». Et peut-être faire oublier toutes les péripéties de l’évolution du projet. Si tant est que les craintes évoquées par les opposants, au nom de la défense de l’environnement et des terres cultivables sacrifiées, ne deviennent pas un jour réalité.
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