Les habitants du quartier Bourgogne-Est sont venus nombreux, ce lundi soir, participer à la réunion initiée par la mairie d’Orléans pour débuter une concertation sur l’aménagement futur de ce quartier touché par la menace d’effondrement de quatre immeubles sis rue de Bourgogne.
Par Gérard Poitou
Epicerie rue de Bourgogne cl GP
« On veut vivre ! », une habitante du quartier depuis
40 ans
Si l’inquiétude reste forte avec notamment un marché de l’immobilier gelé depuis des mois dans tout le quartier et une rue de Bourgogne barrée pour consolidation sur une période indéterminée, c’est de l’aménagement futur du quartier dont voulait discuter le maire d’Orléans, venu à l’écoute des habitants. Le projet en cours de gestation proposé par la ville parle d’un quartier Village, et il faut bien dire que le village Bourgogne-Est est à l’abandon.
Ce quartier intra-mail qui va de la Loire au Carré Saint-Vincent, bien que faisant partie de l’hypercentre urbain, n’a pas bénéficié de la manne de la restauration du centre historique. Pire, il a plutôt subi l’invasion d’une circulation et d’un stationnement automobile exogène déviés par la piétonisation. Résultat, une voirie délabrée et des commerces qui, un à un, ont disparu de ce quartier d’habitations devenues souvent vétustes. Et si la convivialité reste de mise dans ce quartier ancien, il a malgré tout perdu son événement emblématique qu’était la Fête du Cochon devenue le Festival de Travers, événement qui attirait un large public familial. Les églises sont délabrées (St-Aignan) ou en ruine (Ste-Euverte) et aucun projet d’équipement n’a vu le jour dans ce quartier délaissé, pas même les sanitaires réclamés par les riverains du cloître Saint-Aignan envahi par les joueurs de boules aux beaux jours de l’été. Le seul projet d’importance concernait la réhabilitation des vinaigreries Dessaux en un lieu de création artistique, projet abandonné d’un revers de la main par l’actuel maire de la ville, cette verrue urbaine restera donc en l’état sans doute pendant encore de longues années.
Travaux rue de Bourgogne cl GP
Piétonisation, mobilités et habitat
A l’issue de cette première réunion de concertation qui sera suivie d’autres réunions mais aussi d’un travail d’enquête auprès des habitants, la ville, qui peut s’appuyer justement sur l’expérience acquise par des années de rénovation du centre ancien, veut se mettre à l’écoute de la population. Plusieurs associations de quartier se proposent également de favoriser la concertation avec les élus et les services techniques. Ainsi les habitants présents semblaient-ils plébisciter la piétonisation de la rue de Bourgogne, accompagnée d’une restructuration de la circulation automobile de tout le quartier. Avec à la clef, l’indispensable création d’un parking à proximité du théâtre, vieux serpent de mer de plus de 30 ans, que le maire précédent avait abandonné pour financer d’autres projets… La desserte en transport collectif s’inscrit aussi dans cette problématique des mobilités de ce quartier aux rues souvent étroites qui laisse également peu de place à une végétalisation urbaine.
La rénovation de l’habitat, dont l’aspect le plus voyant est la rénovation des façades, fait également partie de la réhabilitation de ce quartier ancien notamment en favorisant les économies d’énergie dans le cadre de la transition énergétique, grande ambition de la ville comme l’a rappelée longuement Serge Grouard. Reste à trouver les solutions adaptées aux contraintes esthétiques et techniques imposées par l’Architecte des Bâtiments de France pour ne pas défigurer le charme de ce quartier ancien.
Un vaste chantier pour la décennie à venir donc !
Le Festival de Travers aujourd’hui disparu cl Marie Line Bonneau
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