Ce samedi 25 février, l’ensemble vocal In Chorus offrait aux spectateurs un concert de pièces inédites suite à l’Académie de la voix à laquelle chanteurs, compositeurs et intervenants ont participé pendant une semaine en partenariat avec l’abbaye cistercienne de Noirlac.
Par Anne-Cécile Chapuis
In Chorus en concert à Noirlac (18) Photo AC Chapuis
Que du beau monde à l’abbaye ! Un chef invité, deux jeunes compositeurs, des formateurs, un directeur artistique, et bien sûr le fameux chœur de jeunes « in Chorus » que l’on ne présente plus. Ce dernier, créé en 2018, se consacre principalement à la musique des XXe et XXIe siècles et donne de nombreux concerts de Paris à Lille en passant par Grenoble, Tours, Rennes ou Lyon. Il avait fait étape dans le Loiret en 2020 et 2022. Aujourd’hui il vient de se consacrer à une Académie de la voix avec immersion dans le répertoire choral et la formation, débouchant sur un programme original dont deux créations mondiales.
Un instant magique
Dans le réfectoire de l’abbaye, un cadre et une acoustique de choix ont accueilli des voix sublimes dans un répertoire totalement inédit. Jouant comme à son habitude avec les espaces et résonances, In chorus a commencé le concert derrière le public. Le chef invité, Lorenzo Donati, était seul dans l’espace scénique permettant au spectateur de mesurer l’art de la gestique au service des sons. Ensuite une jolie pièce de Caroline Shaw avec huit choristes chantant en cercle fermé, et la création mondiale de « tenebrae facta sunt » d’Anthony Mondon, présent dans la salle et longuement applaudi.
Quelques choristes de In Chorus avec, au centre, le compositeur et chef invité Lorenzo Donati. Photo AC Chapuis
Une pièce centrale fait alterner des pièces de Tomas Luis de Victoria (1548-1611) et celles de Lorenzo Donati (né en 1972), dans une juxtaposition très judicieuse. L’ensemble est dirigé par le compositeur et se termine par « o vos omnes » très recueilli. Magnifique.
Ciudad sin Sueno offre un socle de voix masculines presque détimbrées, en ostinato, avant que fusent les éclats de voix des soprani. C’est une évocation de Sarajevo : Atmosphère et souvenirs d’un passé récent et hélas toujours actuel.
La vision d’Ezechiel, œuvre de Florestan Labourdette, inspirée de l’ancien testament, propose un moment de grâce presque touchant, peut-être lié à la conscience d’assister à sa première exécution publique ?
Pascal Adoumbou, chef et directeur artistique. Photo AC Chapuis
Une musique contemporaine à portée de toutes oreilles
Le cœur du concert est consacré à des extraits de « The little match of girl passion » de David Lang (compositeur américain né en 1957). Les voix font merveille sous la direction de Pascal Adoumbou. Une succession de morceaux choisis très variés, parfois soutenus par le vibraphone, avec des performances rythmiques et harmoniques qui entraînent le spectateur dans les arcanes de cette musique contemporaine qui inspire souvent la méfiance et qui là, est tout simplement jubilatoire.
In chorus n’a pas failli à sa réputation. Un chœur à suivre !
Pour en savoir plus :
La « musique en vrai » : un magnifique concert d’InChorus à l’église de Chécy
www.inchorusfrance.com