Retraites : journée de transition sur les routes de la mobilisation

Cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Malgré la période des vacances scolaires, les syndicats ont maintenu la date du 16 février pour conserver la continuité du mouvement de contestation, alors que tout le monde a déjà dans le viseur la journée du 7 mars prochain.

Par Mael Petit

A Orléans, environ 4.000 personnes se sont rassemblées en face de la cathédrale. Photo Magcentre

A l’image d’une manifestation sportive juilletiste, cette journée organisée par l’intersyndicale transpirait la temporisation après un effort conséquent fourni lors des dernières semaines. Dédiée à la récupération, elle devait permettre à certains de traîner en queue de cortège pendant que les traditionnelles têtes syndicales se chargeaient du sale boulot à l’avant du peloton, donnant de la voix pour entraîner dans leur sillage les coéquipiers de contestation qui seraient tentés de ralentir la foulée.

Alors que les uns récupéraient du gros morceau de ce samedi 11 février qui avait clôturé un enchaînement sans repos depuis plus de trois semaines, les autres étaient d’ores et déjà focalisés sur le 7 mars prochain, cette étape reine qui promet d’être sacrément corsée. C’était donc dans une ambiance moins bruyante que se déroulait cette nouvelle journée de mobilisation dans les cortèges de la région. Et côté syndicats, on ne le cachait guère. « Que ce soit au niveau local ou national, certains ont émis l’éventualité de se passer de cette journée pour vraiment se concentrer sur celle du 7 mars, confie David Sempé, délégué départemental Solidaires Loiret. Mais même si elle n’était pas forcément indispensable, ça ramènera du monde de toute façon ». 

Les yeux rivés sur le 7 mars

C’est aussi la difficulté de ce calendrier. Avec l’arrivée des vacances scolaires pour la zone B, l’enjeu pour les organisations syndicales est de maintenir la pression alors que les débats sur la réforme des retraites se poursuivent à l’Assemblée nationale. L’idée est aussi d’entretenir le mouvement de protestation, avec au moins un rendez-vous hebdomadaire, histoire d’enraciner le mouvement chez les néo-manifestants.

Inenvisageable de rompre la dynamique enclenchée depuis bientôt un mois à l’échelle nationale, surtout quand on voit la forte mobilisation dans les différentes villes en région. Au niveau local, les syndicats sont bien trop satisfaits de l’effervescence suscitée un peu partout en région par les rassemblements jusqu’ici, dans des proportions qui ne s’étaient plus vues depuis de longues années, pour prendre le risque de casser le rythme en se donnant rendez-vous dans plusieurs semaines. Mais à contrario le danger d’un maintient est de marquer un essoufflement – au moins dans les chiffres – de la mobilisation qui pourrait envoyer un mauvais signal. « On sait qu’il y a aura moins de monde de toute façon, mais ce n’est pas grave. Les gens présents aujourd’huisoit ils ont fait les quatre grèves, soit ils sont déjà venus donc automatiquement ils comprennent. Mais aujourd’hui nous sommes présents, histoire de clore le chapitre des grandes mobilisations régulières pour se projeter sur le 7, le 8, le 9… », annonce le délégué Solidaires.

Boucler ces quatre semaines de manifestations pour mieux se préparer pour la suite du menu et notamment les journées de mobilisations suivantes. De l’aveu même des syndicats, « tout le monde a dans le viseur le 7 mars » et cette nouvelle étape au scénario incertain. Doit-on s’attendre à un feu d’artifice ? En tout cas, ça va bouger assurément puisqu’ils annoncent déjà des blocages pour « mettre la France à l’arrêt ». « Nous sommes tous dans les starting blocks », préviennent-ils. Après ce jeudi 16 février passé au chaud dans le cortège, ça risque d’attaquer fort lors de la prochaine étape début mars.

Les chiffres de la mobilisation du jeudi 16 février en région

  • Loiret : Orléans 4.000, Montargis 1.000, Gien 500, Pithiviers 350, Beaugency 100
  • Loir-et-Cher : Blois 4.000, Vendôme 1.500, Romorantin 700
  • Indre-et-Loire : Tours 4.000 
  • Cher : Bourges 2.800, Vierzon 2.000, Saint-Amand 250, Saint-Florent 100, La Guerche 50
  • Indre : Châteauroux 3.000, Issoudun 500
  • Eure-et-Loir : Chartres 3.000, Châteaudun 300, Dreux 70

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Retraites : une mobilisation toujours enracinée en région malgré une légère baisse

Commentaires

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  1. En quelque sorte nous ( opposants et partisans ) sommes au milieu du gué.
    Mais ce que Mag Centre, ainsi d’ailleurs que tous les organes d’information(s) omettent de dire c’est que les opposants ont reçu un soutien de poids, quelque chose qui devrait faire pencher la balance du côté du retrait sans plus de débat : voici ce qui a été déclaré :
    ” Est ce qu’il faut faire reculer aujourd’hui l’âge légale de la retraite qui est aujourd’hui de soixante deux ans ? Tant qu’on a pas pu régler le problème du chômage dans notre pays franchement ça serait hypocrite. … C’est ma marque de fabrique, j’ai toujours dit la vérité aux gens” par l’actuel chef d’état qui devrait selon toute logique participer à la prochaine journée de grève et de manifestations.

  2. Citation intéressante, mais où et quand a-t-elle été prononcée ? Avec les références précises, ça a toujours plus de poids !

  3. Conférence de presse de Little Big Mac’ron à l’issue du Grand Débat National du 25/04/2019.
    Autre chose ?

  4. Et “en même temps” ( juste après le début de son contrat à durée déterminée) voici ce qu’il déclarait : “Nombre de nos compatriotes ont voté pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à l’extrême droite j’ai conscience ce vote m’oblige à l’avenir”. Manque la suite “m’oblige à… .
    Toutefois nous devrions respecter le fait que cette personne n’a fait que de continuer d’agir comme ses prédécesseurs, ne faisant qu’accélérer le processus de destruction du commun-publique au bénéfice d’intérêts privés, au moins a -t-elle respecté ses engagements vis à vis de ses employeurs.

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