Pour la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, en cours de débat actuellement à l’Assemblée nationale, pas de baisse de fréquentation dans les manifestations, au contraire. Dans le Cher comme dans l’Indre, la mobilisation reste toujours très forte, avec partout les cortèges de plus en plus diversifiés, et ce malgré le début des vacances scolaires.
Par Fabrice Simoes
Pas de baisse de la mobilisation dans les cortèges du Cher, au contraire.Photo magcentre
La bataille des chiffres, c’est une constante dans les mouvements sociaux. Quand les comptes et décomptes vont du simple au double, voire au triple, on peut s’interroger. Quand les chiffres sont manipulés, par les uns comme par les autres, il faut faire très attention à ne pas tomber dans le piège de la facilité. Ceci étant, dans le Berry, que ce soit à Bourges, Vierzon ou Châteauroux, on en arrive à des bilans où les annonces chiffrées font de grands écarts. Une vérité du terrain pourtant, la mobilisation reste importante et, cette fois, au lieu de manifestations nourries de retraités et d’actifs biberonnés aux slogans des syndicats, les familles étaient au rendez-vous.
Quelle que soit sa propre sensibilité politique, il faut reconnaître à Emmanuel Macron sa capacité à gérer les calendriers. Comment expliquer autrement le déclenchement de cette réforme des retraites en plein tournoi des six nations. Manifester un samedi matin, jour de marché, induisait déjà de faire le choix grégaire de la nourriture ou de la contestation. Manifester l’après-midi demandait, en plus, de faire le choix de supporter l’équipe de France de rugby, en Irlande, pour un match capital. Même plus besoin de dire qu’on avait piscine pour ne pas défiler banderole au vent, slogan à tue-tête et tracts à distribuer. Le mot d’excuse était tout trouvé : la fibre rugbystique et patriotique. Malin le Manu, maline la Élisabeth…
Une légère augmentation dans le Cher, autant dans l’Indre
Dans le ciel de Bourges, ce samedi tantôt, le soleil était tout autant au rendez-vous que les manifestants devant la vieille Maison de la Culture. La police annonçait 3.600 personnes, soit une centaine d’unités de mieux que le 7 février, quand l’intersyndicale en était à 8.000. Là, comme dans les autres défilés, se côtoyaient les habitués des précédents rassemblements et de nouveaux manifestants, des familles entières, ou ceux qui ne peuvent se permettre de perdre une journée de salaire par exemple.
Nouveau parcours, nouveaux repères à trouver pour les compteurs de manifestants. Photo magcentre
A Vierzon, dans la matinée, même constat dans la composante d’un défilé qui n’a pas emprunté l’habituel parcours urbain, marché matinal oblige. Une modification qui a peut-être perturbé les compteurs officiels en manque de repères visuels. Le score officiel, à 2.000 manifestants, était annoncé avec près d’un millier de marcheurs de moins qu’en milieu de semaine… Etonnant car, même si les syndicats plaçaient la barre à un hypothétique 4.200, les observateurs s’accordaient pour estimer entre 3.500 et 3.800 le nombre de participants. D’autant que tous les observateurs s’accordaient pour dire que les manifestants étaient plus nombreux que lors de la dernière manif.
Si on ajoute les 600 de Saint-Amand-Montrond et la centaine de La Guerche-sur-L’Aubois, le Cher variait entre les 6.300 officiels et les 13.000 officieux. Un gap du double !
Dans les rues de Châteauroux, dans l’après-midi, en ce premier jour des vacances scolaires, selon les chiffres donnés respectivement par la préfecture et par les syndicats, ils étaient 5.000 et entre 15.000 et 17.000… Une côte mal taillée est possiblement envisageable, et stabilisée, autour de 10.000 Indriens pas contents, pas contents.
Une évidence pourtant, dans le Haut comme dans le Bas-Berry, lors de toutes les dislocations des cortèges, chacun s’est donné rendez-vous pour la prochaine !!!
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