Choisi la semaine dernière, Alexandre Martinez assurera l’intérim à la tête de la Fédération Française de Rugby jusqu’au congrès de Lille, en juillet. Pour le seul élu de la région Centre-Val de Loire, André Prigent, le choix était logique pour mettre fin à la mêlée en attendant les élections générales de 2024.
Par Fabrice Simoes
Vendredi dernier, le comité directeur de la FFR a désigné Alexandre Martinez, actuel trésorier général de la fédération, pour assurer l’intérim de la présidence. Il supplée Bernard Laporte qui a démissionné sous la pression de son comité directeur.
Pour l’ancien président de la Ligue du Centre-Val de Loire de rugby, André Prigent, les choses sont claires. Malgré les remous causés par cette nomination, dans le sport, et peut-être plus encore dans le monde du référentiel bondissant aléatoire français, le terrain doit appartenir aux joueurs, et les couloirs des fédés aux dirigeants. En gros, on peut ramener ça à « si on ne veut pas que Marcoussis devienne le souk, chacun doit rester à sa place… » C’est la version ovale, et les valeurs qui iraient avec, de l’adage qui explique que « les joueurs jouent, les entraîneurs entraînent et les dirigeants dirigent ! »
Pour le seul élu de la région sur la liste Laporte au comité directeur, la crise qui secoue le rugby hexagonal doit rester une révolution de couloir et pas interférer sur l’aire de jeu. D’ailleurs le message qu’il tient à faire connaître auprès des clubs de la région est explicite et correspond à celui prononcé par le nouveau boss de l’ovalie hexagonale. « Alexandre Martinez a voulu rassurer et souhaite rassembler autour d’un programme qui reprendrait les idées communes des uns et des autres. A titre personnel, il ne brigue rien », assure l’ex-président de Sancerre.
Sur Bernard Laporte, les clubs du centre ont des avis très partagés
Du côté des clubs régionaux, les avis étaient partagés, avant le vote référendaire sur la position à tenir après la condamnation de Bernard Laporte (il a fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis) et la nomination d’un possible homme de paille, Patrick Buisson.
Si une partie du rugby du Centre n’a pas répondu, d’autres avaient des avis tranchés. Cependant, ce n’est, pour la plupart, non pas le travail effectué mais le personnage clivant du président fédéral qui était au milieu des débats. Pour d’autres, dans l’optique de la Coupe du monde, cette année en France, une forme de continuité était nécessaire. « Quasiment tout le monde reconnaissait que le travail avait été fait…tant pour les aides fédérales Covid, que pour la mise à disposition de moyens pour rendre l’équipe de France compétitive, ou pour la mise en place de structures dans les régions. Par contre Bernard Laporte focalisait, à titre personnel, les rejets, et ceux qui étaient désignés par lui aussi ! », explique André Prigent qui ajoute que la désignation initiale de l’intérimaire était une erreur de casting. « Il était logique que le comité directeur reste en place. Les clubs ont voté contre une personne pas contre le projet qui est en cours. De plus, ce n’était pas vraiment une élection mais plutôt une consultation des représentants des clubs… Le programme choisi en 2020 doit aller à son terme, jusqu’en 2024 », estime l’élu fédéral.
Celui-ci a d’ailleurs fait connaître sa position à tous les clubs de ligue. « J’ai voulu expliquer pourquoi je restais au comité directeur. Nous sommes là pour finir le programme annoncé avec les actions menées au travers des clubs. Même si des opérations comme Apprenti 2023 sont mitigées. Là, ce n’est probablement pas un problème lié au système mais plutôt aux individus. »
Toujours est-il que, pour l’heure, personne n’a botté en touche. Malgré l’introduction derrière les pieds du talonneur, désormais, ça joue… et comme on ne discute pas les décisions de l’arbitre !!!