Retraites : une mobilisation toujours enracinée en région malgré une légère baisse

Un mouvement toujours suivi, mais en baisse. C’est la lecture et les enseignements bruts de cette troisième journée de manifestations. Mais attention, pour beaucoup d’absents cela ne pourrait être que partie remise en vue de la journée de mobilisation prévue samedi 11 février.

Par Fabrice Simoes et Mael Petit

Alors que les débats autour de la réforme des retraites ont débuté la veille à l’assemblée, cette troisième journée de contestations laissait craindre une dilution de la mobilisation en prévision de la deuxième journée de la semaine prévue samedi 11. Si on a pu en effet constater une baisse globale dans les différents cortèges qui ont défilé en région, les grévistes sont tout de même restés mobilisés même si, de l’aveu même des manifestants, les journées de grèves pèsent sur les finances des ménages. 

Face aux difficultés et à la rigidité du gouvernement, les syndicats ont annoncé successivement un durcissement des actions à venir. En premier lieu le souhait de blocages au sein des entreprises avec « des grèves plus dures et plus nombreuses » comme le réclame la CGT. Beaucoup pensent que sans blocage de l’économie, il sera difficile de se faire entendre. Certains n’avaient d’ailleurs pas hésité à mettre en place plusieurs actions coup de poing à l’automne dernier pour les manifestations sur le pouvoir d’achat. Notamment une opération péage gratuit sur l’autoroute A71 ou encore le blocage du centre de tri postal d’Ingré. A voir si de telles initiatives verront le jour dans les jours qui viennent. 

Près de 10 000 personnes dans le Loiret

Si certains pourraient donc se réserver pour samedi, beaucoup ont décidé de suivre le mouvement en respectant le calendrier fixé par l’intersyndicale. Orléans était d’ailleurs attendue après des chiffres stables entre la première et la deuxième journée de grèves. Avec 7 000 manifestants, selon nos comptes, on est encore loin du coup d’arrêt bien que le score ait baissé. 

Aux premières loges étaient postés les cheminots, déterminés à se faire entendre aux abords de la cathédrale. Face à un gouvernement « dans un rapport de force », la CGT Cheminots envisage « d’augmenter les arrêts de production dans le pays » comme l’annonçait le secrétaire général Laurent Brun. Accompagnés de Sud Rail, ils comptent débrayer une nouvelle fois mercredi pour un deuxième jour d’affilée.

Légères baisses dans le Cher et le Berry

Que ce soit à Bourges (3 500) ou à Vierzon (3 000), la mobilisation aura été un peu moindre que lors de la manifestation du 31 janvier dernier. Cependant, elle semble avoir réuni plus qu’à l’occasion du premier rassemblement… L’effet de bipolarisation et potentiellement diviseur d’une semaine à deux rassemblements peut expliquer ce petit effet de baisse. Par contre, il paraît nettement moins réducteur que les syndicats pouvaient le craindre. Le constat d’essoufflement, ou pas, ne pourra pas être validé avant la fin de la semaine. 

Comme lors de la précédente journée d’actions, plusieurs municipalités se sont associées au mouvement. Elles participent à l’opération maires solidaires reconduite pour marquer le soutien au mouvement social contre la réforme des retraites. Par exemple, à Vierzon l‘ensemble des services publics étaient concernés par cette fermeture, de 10h15 à 13h30, à l’exception de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et du service de maintien à domicile des personnes âgées et des astreintes. 

A 500 unités près, police et syndicats étaient presque d’accord pour le comptage des manifestants à Châteauroux. Ils étaient donc 6 500, ce mardi matin, dans les rues castelroussines. On était nettement en dessous du raz-de-marée du 31 janvier, un peu en dessous aussi, mais pas si loin, du score réalisé lors de la première marche matinale dans la préfecture de l’Indre. A Issoudun, l’après-midi ensoleillé était favorable à la marche au pied de la tour Blanche. Ils étaient près de 1 000 pour un petit tour de promenade aussi bucolique que revendicative dans la sous-préfecture. Presque autant que voilà une dizaine de jours. Comme quoi, la baisse n’est pas si nette que ça.

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