D’abord, il faut commencer par oublier “Roma” de Fellini… Bien que l’on y retrouve cette galerie de portraits de personnages au physiques et accoutrements extravagants, et bien que l’on visite quelques lieux insolites de Rome, il vaut mieux ne pas se remémorer les scènes inoubliables du Fellini en voyant “La Grande Bellazza”.
Reste le personnage de Jep Gamberdella (Toni Servillo), écrivain devenu journaliste, qui promène un regard désabusé sur ces fêtes de sexagénaires aussi ridicules que désuvrés (il n’y a curieusement, aucun jeune dans ce film). Tout cela ne nous apprend pas grand chose sur la déliquescence de l’Italie, (même si tout y est abordé: mafia, religion, art, sexualité, sauf la politique…) mais le film restitue un climat de fin d’un monde dont Rome serait le décor sublime et anesthésiant.
Finalement, Paolo Sorrentino, le réalisateur, ne choisit jamais entre le grotesque et le pitoyable, aucune intensité dramatique ne traverse le film, laissant le spectateur dans une vaine attente que même la rencontre avec “la sainte”, qui ne fait pas de miracle, n’arrive pas à réveiller.
Un film mou qui nous laisse de marbre…
Gérard Poitou
Réalisateur: Paolo Sorrentino 2h22
Avec: Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli
Sélection Officielle – Festival de Cannes 2013
http://www.youtube.com/watch?v=jttrBCyqnEU