Inauguration le 27 janvier 2023 des nouveaux locaux du Relais Orléanais, faubourg Madeleine. Le bâtiment, flambant neuf, plus grand, beau et fonctionnel permet à l’association de mieux accueillir les personnes dans le besoin. Visite des lieux avec Étienne Delécrin, président du Relais Orléanais.
Par Sophie Deschamps
Étienne Delécrin, président du Relais Orléanais est fier de faire visiter les nouveaux locaux de son lieu d’accueil. Photo Sophie Deschamps
« Ces nouveaux locaux changent la vie de tout le monde ici ! », s’enthousiasme d’emblée Étienne Delécrin, président depuis neuf ans de l’association qui s’occupe du Relais Orléanais, ouvert en 1984. Un président fier de faire visiter les lieux conçus par l’architecte Patrice Debaque, livrés avec un an de retard notamment à cause du Covid.
Donc, depuis la mi-novembre, les nouveaux locaux, fonctionnels et bien isolés qui cumulent 950 m2 au lieu de 350 m2 auparavant, soit près du triple, permettent d’accueillir beaucoup mieux les personnes dans le besoin. Et de répondre à de multiples demandes, que ce soit pour manger, se laver, faire une lessive, déposer des bagages, voir un médecin ou une infirmière, faire des démarches administratives et/ou sociales et même dormir : « Désormais tout ce qui concerne l’accueil est au rez-de-chaussée.
Le premier étage est maintenant entièrement dédié aux bureaux et à notre salle de réunion. »
Des locaux adaptés aux besoins du Relais Orléanais
L’activité principale reste bien sûr l’aide alimentaire avec actuellement 250 repas fournis chaque jour à midi dont 50 à emporter. Sur place, les repas sont pris dans une grande salle à manger de 100 places assises : « Le fait que les gens aient plus d’espace, plus de lumière et mangent dans un lieu non bruyant, ça apaise drôlement les choses. Rien à voir avec l’ancienne salle à manger qui était petite, sonore et sans fenêtres. »
La nouvelle salle à manger du Relais Orléanais est vaste et lumineuse. Photo Sophie Deschamps
De plus, la salle à manger est organisée afin que les personnes qui sortent ne croisent pas celles qui arrivent. Les familles entrent avant les autres vers 11h30 et sont servies à table. Les autres bénéficiaires viennent ensuite vers midi. Elles se servent au self avec un plat chaud “maison”. Les cuisines sont bien sûr elles aussi neuves et aux normes.
Un accueil de nuit
En revanche, le Relais Orléanais n’est pas un réel lieu d’hébergement : « On propose juste un accueil de nuit, insiste Étienne Delécrin, avec des lits de camp pour 20 personnes au lieu de 7 auparavant. On fonctionne avec le 115 qui nous envoie des personnes, des femmes en priorité et quand les 20 places sont prises, on dit stop. Quand on accueille beaucoup de femmes, on sait que les hommes restent dehors, c’est un peu dur parfois… ». Les lits de camp sont déployés dans le grand hall d’accueil avec des claustras en palettes mobiles utilisées pour aménager l’espace selon les besoins et notamment séparer les femmes des hommes la nuit.
Les extérieurs du Relais Orléanais ont aussi été soignés. Photo Sophie Deschamps
Une façade soignée
Les extérieurs ont aussi été soignés avec un patio qui permet aux enfants d’y jouer en toute sécurité. Le fait d’avoir regroupé toutes les activités du Relais Orléanais en un seul lieu (l’annexe de la rue du petit chasseur a été fermée) assure des économies d’échelle, de temps et d’électricité : « Pour l’instant la facture n’explose pas, explique Étienne Delécrin, grâce notamment à un prix bloqué jusqu’en 2025. Après on verra… »
Quand le Relais Orléanais faisait polémique
En 2015, la ville d’Orléans décidait soudainement de réduire sa subvention au Relais Orléanais de 18% alors que les besoins d’aide aux démunis ne cessaient de croître. Motif invoqué par le maire d’alors, en l’occurrence déjà Serge Grouard : parmi les bénéficiaires des repas servis, se trouvent des sans-papiers en situation irrégulière, ce qui aux yeux de l’élu favoriserait l’immigration clandestine (discours repris aujourd’hui par le RN à l’égard de l’aide accordée par la Région à SOS Méditerranée pour venir au secours des embarcations en péril). Serge Grouard et son adjoint d’alors à la sécurité, Florent Montillot, considéraient ainsi qu’il était de la responsabilité du Relais Orléanais d’exclure ces personnes en situation irrégulière en invoquant la responsabilité de l’état à leur égard.
Il fallut finalement attendre l’arrivée d’Olivier Carré au fauteuil de maire pour que le projet d’agrandissement du Relais soit acté et mis en œuvre.
NDLR
A relire: Le Relais orléanais s’invite à la table du conseil municipal
Le Relais Orléanais – 41, rue du faubourg Madeleine – Tél : 02 38 54 91 77
- 2600 personnes inscrites au Relais Orléanais
- 250 repas servis par jour, dont 200 pris sur place
- 1,2 tonne de denrées alimentaires utilisées chaque semaine
- 70 bénévoles
- 8 salarié.e.s
- 12 personnes en insertion
- 300 jours d’ouverture par an
À lire aussi sur Magcentre : Les « invisibles » prennent la parole au Relais Orléanais