Quel bonheur que cette matinée du piano qui s’est déroulée dimanche matin en la salle de l’Institut d’Orléans. A l’invitation d’Isabella Vasilotta directrice artistique d’Orléans Concours International, c’est devant une salle comble que s’est déroulé le récital d’Alim Beisembayev, jeune pianiste né au Kazakhstan en 1998 et Premier Prix du Concours international de piano de Leeds en septembre 2021.
Par Jean-Dominique Burtin
Alim Beisembayev à l’Institut. Photo : PN.
En vérité, comme l’avait annoncé OCI, c’est à une fabuleuse promenade classico-romantique qu’a convié ce pianiste à la virtuosité enchanteresse et sensible. A la suite des Variations en fa mineur et des Etudes d’exécution transcendantale de Liszt, à la suite encore des Préludes, Moments musicaux et Etudes Tableaux de Rachmaninov, Alim Beisembayev, répondant à l’enthousiasme du public a donné en bis le Rondo e capriccio opus 129, (Colère pour un sou perdu) de Beethoven. Avec une grâce ne pouvant que donner le tournis. Un moment magnifique empli de générosité, d’humilité et d’une simplicité qui coulait comme brûlait de source.
Respiration, âme et paysages
A l’orée de son concert scintillent les lueurs cristallines des Variations dont il livre la fluidité, celle d’une ronde éthérée aux multiples climats qu’il dévoile avec une pudeur d’effets. Puis voici Rachmaninov, les mains courent sur le clavier faisant naître un souffle d’émotion et de mélancolie s’emportant jusqu’à l’ivresse et l’éclat. Sans cesse, Alim Beisembayev irise la note de scintillements, offre champ et contrechamp, plans et arrière plans, profondeur orchestrale, densité du silence, harmonies célestes et fulgurances. A n’en pas douter, cet artiste est l’un des grands interprètes de ce temps. En communion avec la salle, d’un bout à l’autre du récital poignant de douceur et de flamme, cet interprète dirige ses mains par cœur et par le cœur. Inoubliable.