30 élèves du lycée Charles Péguy d’Orléans ont rendu hommage ce vendredi 27 janvier 2023 dans la cour du CERCIL aux victimes des nazis en cette Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah et à la prévention des crimes contre l’Humanité. Un combat contre la barbarie qui hélas n’est pas terminé.
Par Sophie Deschamps
8 élèves de seconde de Charles Péguy ont rendu hommage aux victimes de la Shoah par des lectures. Photo Sophie Deschamps
Chaque 27 janvier à midi pile, des jeunes rendent hommage aux personnes assassinées par les Nazis. Une Journée internationale de commémoration crée par l’UNESCO pour ne pas oublier et transmettre l’histoire de la Shoah. Cette année, 13 lieux de mémoire français dont le CERCIL à Orléans, ont participé à ce devoir de mémoire. De plus, une délégation orléanaise commémorait cette journée en Saxe-Anhalt, en ex-Allemagne de l’Est.
Au CERCIL, 30 élèves d’une classe de seconde du lycée Charles Péguy d’Orléans étaient présents pour la première fois à cette cérémonie, sous la houlette de leur professeure d’histoire Anne Sirot, qui a enseigné à Pithiviers. Des jeunes accueillis par Hélène Mouchard-Zay, présidente du lieu. 8 jeunes filles s’étaient portées volontaires pour lire deux textes essentiels car le rituel de cette commémoration est toujours le même depuis plusieurs années.
Lecture de la lettre de Simone Veil
L’hommage démarre ainsi par la lecture de la lettre “testament” de Simone Veil, écrite en 2010. Dédiée aux jeunes générations, elle commence par ces mots :
« Les rescapés d’Auschwitz ne sont plus qu’une poignée. (…) Il vous appartiendra de faire vivre ou non notre souvenir, de rapporter nos paroles, le nom de nos camarades disparus. (…) Notre héritage est là entre vos mains, dans votre réflexion et dans votre cœur, dans votre intelligence et votre sensibilité ».
Réponse des jeunes à cette lettre
En 2015, des lycéens regroupés dans des lieux de mémoire autour de l’opération Les ambassadeurs de la mémoire ont écrit une réponse à cette lettre de Simone Veil. Une lettre lue également ce midi avec beaucoup de dignité et d’émotion au CERCIL par
4 lycéennes de Charles Péguy. Une réponse qui dit notamment ceci :
« Nous, jeunesse de France, affirmons aujourd’hui, que les cendres d’Auschwitz et des camps nazis, que les fosses communes, les nécropoles, les mémoriaux ne sombreront jamais dans l’oubli ou l’indifférence et que vos paroles fortifieront nos consciences. »
Dépôt de gerbe dans la cour du CERCIL au pied du portrait de la petite Aline Korenbajzer, assassinée le jour de ses 3 ans à Auschwitz. Photo Sophie Deschamps
Des bougies et un concert
L’hommage s’est ensuite poursuivi par le dépôt d’une gerbe et de bougies au pied de la photo de la petite Aline Korenbajzer, assassinée le jour de ses 3 ans à Auschwitz.
Enfin, un quartet de musique klezmer a joué deux morceaux, notamment Le chant de Pithiviers, composé et écrit en yiddish par un interné juif de Pithiviers en mai 1942.
« Un chant plein d’espoir a expliqué Hélène Mouchard-Zay car ces hommes ignoraient totalement que deux mois après, ils seraient déportés et assassinés à Auschwitz-Birkenau. »
Ces jeunes dont beaucoup venaient pour la première fois au CERCIL auront aussi l’occasion de méditer cette phrase de Vladimir Jankélévitch inscrite sur l’un des murs de la cour de ce lieu de mémoire :
« Les innombrables morts sont notre affaire à tous. Si nous cessions d’y penser, nous achèverions de les exterminer… »
Le 27 janvier 1945, il y a donc 78 ans, les Soviétiques libéraient le camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Ils y découvrent alors 7000 survivant.e.s, incapables de marcher. Les SS avaient contraint dès le 18 janvier les autres détenu.e.s valides, soit plus de 60 000 personnes, à évacuer le camp pour les sinistres “marches la mort”. Beaucoup n’en ont pas vu le bout.
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