Dans la continuité de la pandémie de Covid, malgré plus de 17 000 spectateurs pour la soirée 2022, la trésorerie de l’association Nuits de Sologne avait des difficultés à suivre dans un contexte contraint. En novembre dernier, l’association s’était donnée 2 mois de réflexion et d’espoir pour décider de la poursuite de l’événement ou pas.
Par Fabrice Simoes
Depuis près de deux décennies le ciel solognot s’embrase chaque premier samedi de septembre. Après avoir illuminé la nuit du secteur Nouan-Le-Fuzelier/Saint-Viâtre, de 2004 à 2017, c’est désormais, depuis 2018 à Lamotte-Beuvron, sur le site du parc équestre fédéral de la FFE que les artificiers jouent leurs partitions. La 18e édition a bien failli ne pas voir le jour, ou plutôt la nuit.
Les lumières éphémères des Nuits de Sologne éclaireront encore le ciel de Lamotte-Beuvron en septembre.
Photo Fabrice Simoes
A l’heure du bilan de la version 2022, lors de l’assemblée générale, en septembre dernier, le trésorier de l’association a présenté des comptes… dans le rouge. 600 000 boules, c’est une paille qui ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Et le constat était amère. Malgré 17 253 spectateurs, le spectacle était déficitaire. Selon les organisateurs, il manquait pas loin de 3 000 entrées pour faire la maille ! L’effet sécheresse – malgré les dénégations de l’organisation, certains spectateurs potentiels redoutaient l’annulation – associé à un début d’inflation latent mais imprévisible, des locations d’engins de chantier et autres, conjugué a un ressenti pervers des suites de la pandémie n’étaient pas étranger à ce déficit populaire.
Un délai de 2 mois
Alors que le thème « 20 000 lieues sous les mers » du projet pour 2023 était choisi, le conseil d’administration s’est donné quelques semaines de réflexion. Revoir la copie, le paradigme du spectacle, retrouver une vision d’équilibre à moyen terme, chercher des moyens financiers extérieurs, publics et privés, autant de pistes qui ont été menées en simultané. Le CA s’était donné jusqu’au 22 janvier dernier pour prendre une décision.
C’est par un communiqué sur le site de l’association que l’annonce de la poursuite des Nuits de Sologne a été faite. « Compte tenu des différentes aides apportées par les collectivités et des partenaires, nous avons le plaisir de vous annoncer la poursuite de la belle aventure Nuits de Sologne. Nous allons donc continuer à illuminer le ciel de Sologne et faire rêver petits et grands ! » Une annonce confirmée par Gérard Monchaux, l’une des chevilles ouvrières des Nuits de Sologne depuis sa création. « Tout le monde nous demandait de ne pas arrêter. Nos demandes ont été entendues. Grâce à ces aides nous pouvons repartir du bon pied et accueillir des spectateurs en septembre prochain ! On repart pour 2023 mais nous avons l’espoir de pérenniser totalement l’événement. »
En 2022, le public avait répondu présent. Pas autant pour assurer l’équilibre financier. Photo NuitsdeSologne
« Nous mettrons tous les moyens nécessaires… »
Sur l’immense prairie de Lamotte-Beuvron – « en artifice, nous avons 300m de façade par exemple », estime Gérard Monchaux – se tiendra donc la 18e édition pour un spectacle pyrotechnique en deux parties. Une certitude aussi, quelque peu échaudés par l’édition précédente, les organisateurs ne miseront pas sur le seul équilibre lié aux entrées.
« Il sera là, d’autant que le public a compris que, même en cas de sécheresse, le spectacle aura lieu. Nous mettrons tous les moyens nécessaires, techniques et humains, comme en 2022, pour assurer… C’est une question qui est beaucoup revenue l’an passé ! »
Dès lors, le 2 septembre prochain, le ciel solognot va, une fois de plus, s’embraser. Là, pour les amateurs de spectacle éphémère, avec 6 tonnes d’artifices, on dépassera la cap du « ho, la belle bleue » ou « ho, la belle rouge ».
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