Sébastien Lebeau, les Jeux olympiques en cadeau

L’ancien emploi jeune de la Ligue du Centre de football se retrouve directeur d’un site olympique. Voici deux ans, il ne connaissait rien au tir sportif et n‘a toujours pas tenu d’arme. Faute de temps.

Par Pierre Belsoeur

Sébastien Lebeau a quitté à Romorantin à 12 ans, avec l’espoir de devenir footballeur professionnel à Tours. 33 ans plus tard le voici directeur du Centre National de Tir Sportif (CNTS), sans avoir mené à bien son rêve de footballeur, ni tenté une seule fois de mettre un plomb dans une cible. « C’est vrai, je n’aimais pas tellement l’école et comme beaucoup de gamins, je rêvais d’une carrière dans le foot. Et puis, une pubalgie et une rupture des ligaments croisés ont mis un terme au projet. Et comme je ne voulais pas retourner à l’école, j’ai fait une formation d’éducateur sportif. »

Les tireurs de l’équipe de France seront dans leur jardin à La Martinerie. Photo PB

C’est avec un contrat d’apprentissage qu’il arrive en 1997 au Pôle espoirs de la Ligue du Centre à Châteauroux. Il est encore emploi jeune lorsque Christian Teinturier, président de la ligue, lui confie la responsabilité d’une structure qu’il va transformer en Institut de Formation Régional gérant 50 chambres et des installations sportives. « En trouvant quand même un peu de temps pour mettre ma formation d’éducateur au service de clubs autour de Châteauroux. »

Un an de réflexion

Il aura passé 25 ans à Blanche de Fontarce et se sera taillé une solide réputation de gestionnaire de structure sportive lorsque les responsables de la Fédération Française de Tir Sportif lui proposent de postuler pour diriger leur centre, le directeur faisant valoir ses droits à la retraite. « Je ne connaissais rien au tir sportif et n’avais pas mis les pieds à La Martinerie. J’ai pris un an pour faire le tour des installations, comprendre le fonctionnement afin de déposer un dossier de candidature solide. Et mon projet a été retenu. »

A ce moment-là Sébastien n’imaginait pas que le CNTS allait accueillir les épreuves de tir des Jeux olympiques 2024. « La fédération de Tir préférait qu’un centre de tir soit construit à Paris pour disposer d’un équipement à destination des tireurs de la région parisienne. Finalement, dix jours après ma prise de fonction, j’ai appris que Châteauroux risquait d’accueillir les Jeux. » Le challenge, comme le disent à l’envi les sportifs, n’était plus tout à fait le même et Sébastien est entré dans une nouvelle dimension.
« Je rencontre des personnalités et des champions que je n’aurai croisé. Je suis obligé de perfectionner un anglais encore un peu hésitant lorsqu’il faut prendre la parole. Pour le reste, je ne crois pas avoir changé, je viens du monde associatif, avec les valeurs de ce monde, même si le statut du centre doit évoluer. (1) »

Sébastien Lebeau dirige un centre de tir de 100 hectares qu’il doit aménager en 18 mois pour les JO. Photo PB

Le Comité Olympique seul patron des Jeux

Sébastien Lebeau sait exactement où est sa place dans cette organisation. « Je n’ai pas à me soucier de l’hébergement, c’est Châteauroux Métropole qui est l’interlocuteur du COJO (comité d’organisation des jeux Paris 24). Le COJO gère également la totalité de l’organisation sportive de la manifestation. Le 1er juillet 2024 je remettrai les clefs du site et je les récupérerai à la fin du mois de septembre. »

En attendant, le directeur et ses 21 collaborateurs s’activent pour répondre au cahier des charges des Jeux, en particulier pour la mise aux normes des installations et la sécurité. 
« C’est un énorme dossier pour lequel nous sommes en permanence en contact avec la Préfecture.
 Heureusement nous sommes bien connus des policiers et gendarmes dont les troupes d’élite viennent régulièrement s’entraîner sur le site, de même que les pompiers. »

Sébastien Lebeau sait très bien que les JO à Châteauroux seront un point de départ. Il ne se limitera pas à deux séquences de deux semaines correspondant aux épreuves de Tir olympique et paralympique. « Ça va servir le département en termes d’attractivité. » On va peut-être finir par ne plus associer Châteauroux à une punition… quand on n’a jamais mis les pieds à Châteauroux.

Toutes les disciplines du tir avec armes à feu, arcs ou arbalètes peuvent être pratiquées au CNTS. Photo PB

(1) Le Centre pourrait devenir une société par actions simplifiées unipersonnelle. 

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