Déserts médicaux: La prescription de la députée Stéphanie Rist contestée par ses pairs

Défendue par la députée du Loiret Stéphanie Rist (Renaissance), la proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé arrive à l’assemblée. Le texte, dont les premiers amendements seront discutés mercredi, devrait être adopté jeudi soir par les députés.

Par Zoé Cadiot (Paris)

Stéphanie Rist (à G) Cl ZD Magcentre

« Effectivement, le retour syndical des médecins marque une vive opposition à un texte qui propose pourtant une amélioration d’accès aux soins. La plupart d’entre eux ne veulent pas de ces avancées pour les autres professionnels. Mais nous sommes là pour les citoyens et non pour une partie ou une catégorie de citoyens ». Quelques heures avant l’arrivée de sa proposition de loi dans l’hémicycle, dont les premiers amendements devraient être examinés mercredi matin, la députée du Loiret et rhumatologue Stéphanie Rist marquait une nouvelle fois sa détermination à faire adopter son texte qui prévoit « l’accès direct » des patients aux infirmiers en pratique avancée, aux kinésithérapeutes et aux orthophonistes. Sans oublier les assistants dentaires qui pourront, avec la création annoncée d’un nouveau statut, réaliser certains actes comme les détartrages.

Nouvel accès aux soins

« Concrètement, ce texte va permettre aux patients de pouvoir consulter directement sans ordonnance préalable d’un médecin ces professionnels de santé et donc favoriser un meilleur accès aux soins », expliquait lundi la députée loirétaine, qui n’ignore pas la réalité des déserts médicaux. « L’offre de soins médicaux étant insuffisante par rapport aux besoins de la population, il est indispensable de trouver des solutions. Et l’une d’elles est de faire confiance dans les diplômes universitaires obtenus par ces professionnels ». D’où la possibilité envisagée de les autoriser également à faire certaines prescriptions de soins et de médicaments.

Fortes réserves

Si ces mesures sont plébiscitées par les infirmiers et les associations de patients, elles provoquent de fortes réticences dans la communauté médicale. Outre les dangers d’une médecine à deux vitesses, ils dénoncent de véritables risques de prises en charge et de pertes de chances pour les malades. « N’est pas médecin qui veut », alerte notamment le collectif « Médecins pour demain » qui s’émeut que des actes médicaux soient réalisés par des professionnels non médecins. Même son de cloche chez les généralistes du syndicat MG France qui refusent de voir ces professionnels de santé faire des choses pour lesquelles ils n’ont pas été formés. Oui, « ceux qui organisent le détournement de nos compétences prennent de grosses responsabilités dans la perte de chance », prévient également l’Ordre des médecins.

Convaincre les médecins

Face à cette levée de boucliers, la députée Renaissance du Loiret, tente de rassurer ces blouses blanches, qui étaient encore peu dans la rue pour réclamer notamment une revalorisation du prix de la consultation. « Même s’il n’est plus l’unique porte d’entrée dans le parcours de soins, le médecin généraliste reste bien par son expertise et ses compétences, au centre du parcours de soins du malade », martèle Stéphanie Rist qui devrait voir sa proposition de loi « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » adoptée jeudi soir par les députés. Pas sûr toutefois que ces assurances suffisent à calmer les esprits. D’autant que tout le monde sait qu’il est aussi difficile d’avoir un rendez-vous chez le médecin que chez un kiné ou un dentiste. 

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Commentaires

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  1. Et qu’en est-il du remboursement par la Sécurité sociale et les mutuelles des séances de kiné non prescrites par un médecin ?

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