Les Duetti poursuivent leur route. Ces petites choses théâtrales peuvent vous émerveiller comme vous décevoir : c’est le cas de ces deux spectacles, le premier époustouflant, le second navrant !
Par Bernard Thinat
Mazùt
La Compagnie catalane « Baro d’evel » n’avait, semble-t-il, jamais fait halte du côté d’Orléans. C’est chose fait maintenant, lors de ce 3ème Duetti, salle Barrault, au théâtre d’Orléans, et c’est peu dire que le spectacle « Mazùt » a enchanté le public.
Mazùt – Photo François Passerini
A la base, deux metteurs en scène ont fondé la Compagnie en 2000 et depuis proposent des spectacles qui reposent sur l’art circassien, l’art théâtral, l’art vocal, l’art pictural, la scénographie étant d’un esthétisme brillant, ainsi que d’un rapport étroit au monde animal, le cheval dans « Mazùt ». Sur le plateau, Julien Cassier et Marlène Rostaing, tous les deux experts dans l’acrobatie, tombant, se relevant, retombant jusqu’à n’en plus finir, l’un portant l’autre comme si de rien n’était…
Sur scène, une petite table, une plus grande et deux chaises. Voilà pour travailler, enfin, c’est ce qu’ils disent. Nous public, on ne sait pas trop. Les mots sont rares, voire inexistants, avant de se faire un peu plus audibles. Le papier est leur instrument de travail, chiffonné, déplié, formant un immense écran en fond de plateau, sur lequel des figures picturales apparaissent, on ne sait trop par quel procédé. Beaucoup d’humour accompagne les deux complices, jusqu’à un chant (catalan ?) d’une beauté stupéfiante lancé par Marlène Rostaing.
La rumeur indique le retour de « Baro d’evel » à Orléans lors de la saison prochaine avec leur dernière création. On y sera !
Ainsi la bagarre
Dernier Duetti de cette semaine, salle Vitez, « Ainsi la bagarre » par la Compagnie « la Vie brève » sise au Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie de Vincennes : grande déception !
Si la première minute augurait un joyeux moment, après une vidéo dans le style des années 50, la suite ne fut que morceaux d’histoires (les deux comédiens nous en racontent, sans aucun intérêt), bribes sonores, masques. On nous parle de Kafka, d’un réparateur dont on ignore toujours ce qu’il est venu réparer, et ainsi de suite. Au final, une sorte de danse de la comédienne, peut-être le moment qui aurait pu sauver le reste, mais qui apparaît bien trop léger.
Ainsi la bagarre – Photo Jean-Louis Fernandez
Il paraît qu’on trouve de multiples références culturelles, littéraires et musicales, du 20ème siècle. Nous, on veut bien, il faudrait alors qu’on les explicite clairement, mais laisser le spectateur dans l’obscurité culturelle ne peut qu’engendrer l’ennui.
Relire ce que MagCentre a écrit au sujet des Duetti 1&2
Pour en savoir plus, voir le site du CDN d’Orléans.
les Duetti au Programme de la semaine 2 :
Mardi 17 janvier :
Aucune idée, Salle Barrault à 20 h 30
Mercredi 18 janvier :
Aucune idée, salle Barrault à 19 h 30
La Question, au théâtre de la Tête Noire à Saran, à 20 h 30
Jeudi 19 janvier :
La Question, au théâtre de la Tête Noire à Saran, à 19 h 30