Après Gütersloh (Allemagne), Olsztyn ( Pologne), Bittou (Burkina Faso) et Fresno (Etats-Unis), la préfecture de l’Indre va se jumeler à un site historique situé au milieu de l’Atlantique : Sainte-Hélène.
Par Pierre Belsoeur
Personne ne parlerait de Sainte-Hélène, 4 349 habitants, îlot perdu au milieu de l’Atlantique sud à près de 2 000 km des côtes de la Namibie et 3 000 km de celles du Brésil si Napoléon n’était venu y mourir, par la volonté des Anglais, voici un tout petit peu plus de deux siècles (1821).
Cela n’explique pas le rapport entre Châteauroux avec Sainte-Hélène où sera signé, au début du mois de mai probablement (puisque l’empereur y est décédé le 5 mai), un jumelage symbolique. L’explication porte un nom : Henri-Gatien Bertrand, général d’empire qui accompagna l’empereur à Sainte-Hélène et participa au rapatriement de ses cendres. Bertrand est indissociablement lié à Châteauroux. Il naquit en 1773 au Château Raoul, le musée de la ville porte son nom (pas tout à fait par hasard puisque son grand-père fit édifier cet élégant hôtel particulier qui domine la vallée de l’Indre) et il a sa statue sur la place Sainte-Hélène, une place qui a les dimensions de la Belle Poule, la frégate qui ramena les cendres de Napoléon 1er à la demande du roi Louis-Philippe le 15 décembre 1840.
Un supporteur inconditionnel
Mais l’Empereur des Français possède également un supporteur inconditionnel dans la place : Alexis Rousseau, directeur de la communication de Châteauroux Métropole. Depuis la première élection de Gil Avérous, il a fait des éléments napoléoniens de l’histoire de la ville (où Napoléon n’a jamais mis les pieds) un argument touristique.
La dernière place créée lors du remaniement du centre-ville se nomme place Napoléon avec en son centre une silhouette de l’empereur à cheval et le passage couvert qui relie la place à la principale rue commerçante « passage Joséphine de Beauharnais ».
Des initiatives qui ont permis à la capitale du sud Berry d’intégrer les circuits touristiques liés à l’histoire napoléonienne et à la ville de Châteauroux d’accoler au sien le logo Ville Impériale.
Sainte-Hélène, 6 jours de voyage
Il était donc logique que le premier grognard du général Bertrand soit l’envoyé spécial de Châteauroux à Sainte-Hélène. Gil Avérous ne se voyait pas faire 3 jours de voyage aller et autant pour le retour afin d’apposer sa signature sur une convention de jumelage symbolique. Pour rejoindre Sainte-Hélène il faut prendre l’avion jusqu’à Johannesburg, puis un petit avion qui dessert l’île en faisant escale en Namibie. A l’époque du retour des cendres, la Belle Poule avait mis 51 jours. On est en progrès.
« J’ai pu intégrer un groupe du souvenir Napoléonien, précise Alexis Rousseau, qui avait prévu ce voyage en 2021 pour le 200ème anniversaire de la mort de Napoléon. Le voyage a été annulé à cause du Covid et l’accès à l’île impossible pendant un an et demi. Sur place nous rencontrerons le consul honoraire (Michel Dancoisne-Martineau) qui gère les possessions françaises de l’île dont Longwood-House, la maison où fut détenu l’empereur et la vallée du tombeau où il fut enterré. Ce sera aussi l’occasion de marcher dans les pas du général Bertrand. Nous avions organisé, pour les 200 ans de la mort de Napoléon, un concours de peinture sur le thème : Napoléon et Châteauroux. Trois de ces peintures seront offertes aux autorités locales. »
En se dotant d’un aéroport les autorités britanniques espéraient accueillir 20 000 touristes par an sur le caillou perdu au milieu de l’océan. Actuellement on en est à 600. Il en coûtera 3 000€ à la ville de Châteauroux pour envoyer son directeur de la communication à Sainte-Hélène du 27 avril au 16 mai , mais le site reloocké de la Ville devrait accueillir photos et vidéos exclusives et probablement une expo photo à l’office de tourisme cet été !
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