Un bon livre se concocte comme une bonne recette, en mêlant souvent de simples et riches saveurs complémentaires. Ainsi se présente “Table d’hôtes“, un ouvrage publié fin 2022 par Albert Mounié et Pauline Poupat. Garçon, remettez-nous ça !
Par Jean-Luc Bouland
Le premier, d’origine toulousaine, a bourlingué dans tous les pays du monde pendant plus de 20 ans, avant de poser ses valises à Orléans. La seconde, native ligérienne, formée au design, a quitté le service marketing d’une grande entreprise pour se consacrer à sa passion, la photographie, et se mettre à son compte en 2019, à Olivet. Et la rencontre, ô combien réussie, eut lieu sur le réseau social Instagram. Savoureux, non ?
Albert Mounié, sommelier de formation, très vite converti à la cuisine, a été employé dans une grande chaîne d’hôtels haut de gamme qui lui a fait faire le tour du monde. De retour en France, il passe par Paris, puis Orléans où il tient désormais un établissement de chambres et table d’hôte dans le quartier Dunois, La Villa Dunois. « Un lieu de vie relevé qui me fait vivre à l’année. Et certains reviennent souvent pour la table, plus que pour les chambres », dit-il sans arrogance.
Pauline Poupat, même pas trentenaire mais pleine d’assurance, veut se consacrer surtout à la photographie culinaire, peu pratiquée dans la région, même si elle n’exclut pas les reportages, « pas des mariages, mais des gens, en action ». Les premiers clients de son Studio 204 furent Martin Pouret, et Miel 1991, producteurs en Sologne. « Les photos, je les fais ici, dans mon appartement, sur ma table, en éclairage naturel », dit-elle, tout en invitant à apprécier le meuble de sa chambre où sont bien rangés les accessoires nécessaires à ses prises de vue (verres, couverts, etc).
Parfois, Pauline recherche des lieux différents, et c’est comme ça qu’elle a rencontré Albert. « Elle m’a contacté par Instagram pour faire des photos. J’ai dit oui. Elle est venue, elle est restée à peine dix minutes, puis est repartie. J’étais plutôt surpris. Mais encore plus quand j’ai vu ses photos. J’ai à peine reconnu où elles avaient été faites ». Un premier contact qui en entraînera beaucoup d’autres pour ces deux épicuriens, et qui se concrétisera par la parution d’un bel ouvrage de recettes, en auto-édition. « Toutes les recettes, je les ai goûtées. C’est comme ça que je travaille, pour m’imprégner, comprendre ce que je photographie, l’apprécier ».
Des recettes annoncées comme « Cuisine de voyages, cuisine de partage », venues de Creuse ou de Moscou, d’Occitanie ou du Moyen-Orient et qui, affirment-ils en cœur,
« sont à la portée de tous ». L’ouvrage a été édité à 1.500 exemplaires, grâce à un crowdfunding et le soutien de partenaires attitrés (Martin-Pouret, Miel 1991, L’Oulibo). Il incite réellement à la dégustation, tant par ce que suggèrent les textes que par ce que montrent les images.
« J’aime faire dans l’illustration, la mise en valeur, sans artifice », affirme Pauline. « Tous ces plats sont inspirés par une cuisine d’amour, une cuisine de voyages où brûle un désir toujours plus vif, celui de procurer encore plus d’émotion », appuie Albert. Sans conteste, il y a des alliances qui offrent de beaux résultats.
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