De nombreux travaux, parfois contradictoires dans leurs conclusions, montrent que les difficultés économiques atteignent les corps, le mental et les vies de celles et ceux qui les subissent. Or la discrimination, peu étudiée par les chercheurs, a une influence fondamentale sur la santé.
La revue de renom internationale, The Lancet, vient de publier une série d’articles sur le sujet qui devrait décider les experts en santé publique à s’intéresser désormais à ce problème.
En France, le rapport 2021 de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) montre que globalement le niveau d’acceptation des minorités s’améliore lentement. Calculé par minorités, « l’indice de tolérance » (100 étant le niveau de tolérance maximum) s’établissait en 2022 à 80 à l’égard des Noirs – 79 à l’égard des Juifs – 74 à l’égard des Maghrébins – 62 à l’égard des Musulmans – 52 à l’égard des Roms. Pourtant, en particulier dans les emplois de services, les discriminations liées à l’apparence physique, l’origine ou la couleur de peau, sont toujours observées et fréquentes. L’enquête consacrée au secteur des services à la personne, publiée en décembre 2022 en fait le triste constat.
Ainsi, comme semble le démontrer les récentes études publiées dans The Lancet, les discriminations sont des causes indépendantes et majeures de mauvaise santé. Si les décideurs politiques veulent agir en profondeur sur les déterminants de santé de la population, il faut non seulement s’attaquer aux inégalités territoriales d’accès aux soins, aux vulnérabilités socio-économiques individuelles mais aussi à toutes les discriminations.
Il est urgent d’agir contre la stigmatisation et la discrimination à l’encontre de certains groupes comme le sollicitait le Défenseur des Droits dans un de ses rapports.