En 2024, le trafic aérien de l’Aéroport de Tours – Val de Loire sera entièrement contrôlé par des effectifs basés à Toulouse. L’idée consiste à disposer d’un poste de commande à distance qui gère plusieurs aéroports régionaux grâce à plusieurs capteurs et caméras. Une première en France.
Par Mael Petit
C’est une décision qui ne devrait pas rassurer les plus anxieux du voyage aérien. Pourtant, cette technologie déjà déployée dans plusieurs pays européens comme en Norvège, en Belgique ou encore au Royaume-Uni, a séduit les concernés qui cherchent désormais à l’étendre sur leur territoire. Prenant exemple sur nos voisins, la direction générale de l’aviation civile a donc décidé d’équiper l’aéroport de Tours de ce dispositif comme l’a révélé France bleu Touraine. Ainsi, grâce à un mât d’une vingtaine de mètres truffé de caméras, les contrôleurs assureront les décollages et atterrissages des pistes tourangelles depuis Toulouse-Blagnac
Une meilleure visibilité malgré 425 km de distance
Cette tour numérique, aussi appelée “Remote Tower”, est gérée à distance et constitue une solution alternative aux tours classiques des aéroports. Les caméras haute définition et les senseurs installés recréent l’environnement de l’aéroport à 360 degrés, que les contrôleurs peuvent consulter sur un ensemble d’écrans formant une vue panoramique. Aux images en direct provenant de l’aéroport peuvent s’ajouter de multiples données numériques : altitudes et vitesses des aéronefs, radar, signaux sonores, relevés météo… Autres avantages, la réalité augmentée, la possibilité de zoomer ainsi que les caméras infrarouges améliorent les capacités de visibilité, et ce même en cas de mauvaises conditions météorologiques.
Par contre le fonctionnement de cette technologie requiert évidemment une connexion en continu pour le bon déroulé des opérations. En ce sens toute l’installation de câbles de fibre optique sera doublée pour recourir à deux opérateurs internet et ainsi limiter toute rupture de connexion. Le système exige également une cybersécurité ultra-renforcée indispensable au secteur de l’aviation.
Cette nouvelle de fin d’année apparaît comme salvatrice pour l’aéroport qui cherchait depuis un moment à réinventer son modèle pour garantir son activité suite au départ de la base militaire l’an dernier, puis après le rapport très critique de la Chambre Régionale des Comptes du Centre-Val de Loire cet été. Dans le brouillard depuis quelque temps, la structure semble donc enfin distinguer un bout de piste.
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