Jusqu’au 30 décembre 2022, le centre Charles Péguy d’Orléans propose une belle exposition La photographie à La Belle Époque. Les deux salles du centre présentent bien sûr de nombreux clichés, locaux et nationaux mais aussi des Unes de journaux et du matériel photographique.
Par Sophie Deschamps
Quand on appuie aujourd’hui sur le déclencheur d’un appareil photo ou de son téléphone, on oublie bien sûr les efforts constants de nos ancêtres pour arriver à saisir l’instant présent, celui qui permet de façon quasi-magique d’arrêter le temps.
Des inventeurs géniaux
Mais c’est précisément à La Belle Époque (1871-1914), période étudiée par le Centre Charles Péguy d’Orléans, que la photographie va prendre son essor. C’est ainsi que l’on apprend que le premier Daguerréotype est mis au point en 1835 par Louis Daguerre, celui-ci améliorant le procédé photographique de Niepce. La même année l’anglais William Fox Talbot invente le premier négatif, le calotype, qui permet le tirage de nombreuses images à partir d’une seule photo. Il convient aussi de saluer Charles Cros et Louis Ducos du Hauron auxquels on doit, dès 1869, le procédé indirect et compliqué des premières photos en couleur. Ainsi que l’américain Georges Eastman, injustement oublié, qui en 1888, excusez du peu, dépose le brevet des premières pellicules photo, lance la fameuse marque Kodak et invente l’appareil photo portable. Sans oublier bien sûr les Frères Lumière qui en 1903 présentent l’autochrome, premier procédé direct de photos en couleur.
L’essor de la photo de presse
C’est aussi durant La Belle Époque que la photographie va révolutionner peu à peu la presse écrite. L’exposition indique toutefois dans la partie intitulée “Le monde en images” que les premiers tirages, de qualité médiocre, servent dans un premier temps à donner une vision réaliste des dessins de presse. Là encore, il faut attendre l’invention de la similigravure en 1852 et améliorée par Charles-Guillaume Petit pour que les photos entrent dans les journaux et fassent la Une.
C’est le cas de la Une de L’Illustration du 30 mai 1885 qui présente de façon saisissante Victor Hugo sur son lit de mort. On imagine la stupéfaction des lectrices et des lecteurs découvrant ce cliché, comme si ils et elles étaient dans la chambre du défunt !
Des photos qui arrivent aussi du monde entier et font découvrir aux lectrices et aux lecteurs des civilisations encore inconnues dont plusieurs clichés sont présentés dans l’exposition, faisant de la photographie « un puissant outil de propagande médiatique et politique ».
Le portrait photographique
Le centre Charles Péguy s’intéresse enfin au portrait photographique. « Une affaire de professionnels », nous indique-t-on tout d’abord avec « des ateliers et studios de portraits qui ouvrent dans les villes » et qui font la célébrité de photographes tels que Nadar, Reutlinger, Disdéri ou bien encore Carjat. Des ateliers qui céderont ensuite la place aux photographes ambulants.
La démocratisation de la photographie et son accession aux photographes amateurs va également poser la question de la place de celle-ci dans le monde de l’art. « La lutte pour la reconnaissance du huitième art commence, et avec elle la grande aventure de l’image » conclue cette expo dont le public ressortira avec un livre, comme toujours fort bien documenté.
Et le centre Charles Péguy qui aime marier les arts proposait ce samedi 11 décembre 2022 un concert du Conservatoire d’Orléans mettant à l’honneur les compositrices et les compositeurs de… La Belle Époque bien sûr !
Concert du conservatoire : La classe pour la Belle Époque
La photographie à la Belle Époque jusqu’au 30 décembre 2022.
Centre Charles Péguy, 11, rue du Tabour, Orléans. Entrée gratuite du mardi au samedi de 14h à 18h.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Les pionnières de la Belle Époque