Lancée dans un tour de France de meetings contre la vie chère, la France insoumise faisait étape à Orléans ce mercredi 7 décembre. Une centaine de personnes se sont déplacées à la Salle Polyvalente Eiffel pour écouter les têtes d’affiche du parti Mathilde Panot et Bastien Lachaux dépeindre un sombre tableau de la politique du gouvernement Macron.
Par Maël Petit
On a connu des ambiances plus électriques lors de rassemblements LFI. Il faut dire que les députés ne venaient pas en terrain conquis dans ce territoire de droite. Peut-être aussi est-ce dû à la date. Un mercredi soir dans un froid de canard, ça pouvait en décourager plus d’un. Surtout que l’assemblée avait de quoi prolonger son anesthésie entamée par le froid, grâce aux 40 minutes de retard repoussant le début du show. Sans doute pour attendre les quelques retardataires venus garnir les rangées occupées en majorité par des retraités. Si les applaudissements nourris ont régulièrement réveillé la salle, de rares assoupissements ont tout de même été répertoriés.
Macron a dégusté
Sur scène Bastien Lachaux et Mathilde Panot se sont lancés tour à tour dans une sévère diatribe à l’encontre de la « politique macroniste », dépeignant un sombre tableau de la politique d’un « gouvernement hors-sol qui plonge le pays dans un profond chaos ».
Tout y est passé. La précarité des étudiants, la prochaine réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage, les bénéficiaires du RSA stigmatisés, l’inflation qui pèse sur les finances des ménages, la crise énergétique, le carburant, « la destruction » des services publics, l’éducation, l’hôpital et ses urgences saturées, pénurie de pédiatres, de médecins, de médicaments… Pas mal de sujets qui font écho à la récente actualité de la Région.
La présidente du groupe parlementaire en a aussi profité pour dévoiler les coulisses de l’Assemblée nationale. Si les anecdotes raillant les députés de la majorité présidentielle ont bien fait marrer le public, l’utilisation en cette période de vote budgétaire du 49,3 en mode « open bar » a bien plus crispé l’audience. « Nous ne sommes quasiment plus en démocratie », a annoncé gravement Mathilde Panot. Si on peut regretter un usage abusif, il faut toujours manier certains mots avec précaution au moment d’évoquer cet article inscrit dans la Constitution, d’autant plus lorsque l’on est députée.
Et la Région dans tout ça ?
C’était une soirée sans surprise au final. La France insoumise est déjà repartie en campagne. Mais en visant les régions qui ont boudé le parti aux dernières législatives. Et même si les deux députés ont eu beau marteler avoir remporté le premier tour des législatives, LFI n’a pas réussi à séduire les territoires ruraux et encore moins le Centre-Val de Loire. « C’est vrai que nous devons faire mieux sur ces territoires, concède volontiers Mathilde Panot, LFI doit continuer à grandir et s’implanter dans ces zones rurales. Faire du porte-à-porte avec l’aide de nos militants et mouvements locaux, partir à la rencontre de ces populations pour répondre à leurs préoccupations. Ca passe par le dialogue, comprendre et convaincre les gens de rejoindre notre cause ». Reste à affuter et surtout angler sur les problématiques locales son argumentaire pour persuader des territoires du Centre-Val de Loire désormais dévolu à la droite et à la majorité présidentielle.
Mais ça tombe bien, car elle est bavarde Mathilde Panot. Originaire de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin et manifestement heureuse de revenir le temps d’un soir, celle qui s’est présentée comme « une insoumise qui a grandi sur une terre de droite » n’a pas manqué de répondre aux nombreuses sollicitations des personnes qui ont prolongé l’échange autour d’un banquet. Le minimum syndical après l’attente du début de soirée.
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