Nouvelle fresque signée Reso sur Le MUR Orléans

Le MUR Orléans du quartier Les Carmes affiche depuis le 10 décembre 2022 sa 43ème fresque, signée cette fois-ci du graffeur toulousain Reso, secondé par son copain Ocre. Avec en bonus une fresque très éphémère, visible seulement le 9 décembre dans l’après-midi.

Par Sophie Deschamps 

43ème fresque du MUR Orléans réalisée le 10 décembre 2022 par Reso et son pote Ocre. Photo Le MUR Orléans

Les passant.e.s ont pu découvrir les 9 et 10 décembre 2022, deux fresques inédites du graffeur toulousain Reso et de son pote Ocre. Deux artistes courageux qui ont bravé le froid piquant d’Orléans et dégainé leurs bombes de peinture sur Le MUR Orléans. Un espace de 9m de large sur 2,5m de haut, dédié à la création contemporaine urbaine depuis cinq ans et adossé au mur aveugle du cinéma Les Carmes. 

Reso, de son vrai nom Cédric Lascours, n’en est pas à sa première fresque, loin de là puisqu’il manie la bombe depuis 30 ans : « Je ne connais pas Orléans, donc ça me fait plaisir de venir, je vais découvrir la ville en même temps qu’y peindre ». Reso apprécie aussi de travailler dehors : « On aime bien les gros formats, travailler en grand. J’ai découvert le graffiti ado en faisant du skate, en me baladant dans les rues et dans les vieilles usines désaffectées. J’aime cette façon de m’approprier l’espace public tout en restant anonyme. »

Des œuvres éphémères

Un art forcément éphémère puisque la première fresque a été recouverte au bout de quelques heures ce vendredi 9 décembre. Heureusement les photos permettent d’en garder la trace (voir photo ci-dessous) comme pour les 41 fresques précédentes.

Reso et Ocre ont créés le 9 décembre 2022 une 42ème fresque de quelques heures sur Le MUR Orléans. Photo Sophie Deschamps

C’est aussi pour Reso une preuve d’humilité : « On ne sait jamais le temps que va durer un graffiti en fait. On cherche l’endroit le plus efficace pour que tout le monde le voie. C’est spontané, on vient, on crée et puis ça disparaît. Le principal c’est que des gens voient la fresque et en parlent. En général, on aime bien que les choses restent mais moi je suis tellement critique par rapport à mon travail que forcément au bout d’un certain temps, ça me gêne de le voir. J’ai envie d’en faire un autre par-dessus pour qu’il change et qu’il évolue. Ça fait partie de ce concept de peindre à la bombe sur des murs. »

Cédric Lascours / Reso qui travaille aujourd’hui à Toulouse expose aussi son travail à Marrakech, Toulouse, Marseille, Strasbourg… Sa fresque restera trois mois sur Le MUR Orléans donc jusqu’à début mars.

Une sélection drastique

Si Le MUR est porté et financé depuis le début par la mairie d’Orléans, les artistes qui graffent sur cet espace sont soigneusement sélectionnés par Ludovic Bourreau et Jean-Michel Ouvry qui assurent la direction artistique du concept. Une sorte “d’institutionnalisation de l’art urbain” parfaitement assumée par les deux hommes comme nous le détaille Ludovic Bourreau : « C’est une démarche complètement libre dans le sens où les artistes qui viennent ici ont une totale liberté. On ne demande pas d’esquisse. On va vers des artistes, on les choisit et ensuite ils sont libres. Parfois, on donne des angles. C’était le cas pour Olivia De Bona en 2020 à qui on a proposé de faire une fresque sur Jeanne d’Arc. Notre objectif est aussi de créer la surprise à chaque nouvelle fresque. »

Cette grande toile à ciel ouvert a été aussi l’occasion pour Le MUR Orléans de travailler avec le cinéma les Carmes : « C’était génial, notamment en 2017, la première année avec la projection du film de Jérôme Thomas Sky’s The Limit (Le ciel est la limite) sur le “muralisme”. On avait d’ailleurs fait salle comble. »

Un art de la rue qui s’ouvre peu à peu aux femmes comme le précise Jean-Michel Ouvry : « Il y a eu une évolution sur ce mur de la présence des artistes femmes dont deux sur quatre en 2022. Mais les premières années on a vraiment eu du mal à en trouver car on ne veut pas en faire un critère de sélection. On se base uniquement sur la qualité du travail. Le côté meute très masculin du graffiti s’efface peu à peu depuis une bonne décennie. Les écoles d’art s’ouvrent à ce média, avec beaucoup plus de filles et de bons profils qui apparaissent. »

Cet espace “officiel” est donc tout à fait complémentaire avec d’autres lieux de la ville et notamment les murs des anciennes vinaigreries Dessaux où les graffeurs locaux s’en donnent aussi à cœur joie . 

Graff du quartier Dessaux à Orléans. Photo Sophie Deschamps

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