Si Homère m’était conté dans une valse à cinq voix…

Ce samedi 3 décembre, la scène Nationale Equinoxe de Châteauroux proposait toute une soirée sur L’Illiade et l’Odyssée déclinée en deux parties. Ce spectacle en deux fois 90 minutes nous a transporté jusqu’au bout de la nuit grâce à une adaptation moderne et convaincante mise en scène par Pauline Bayle.

Par Pierre Belsoeur

180 minutes de spectacle contées par cinq voix inépuisables. ©SimonGosselin

Que faisaient Soufian Khalil, Viktoria Kozlova, Mathilde Méry, Loïc Renard, Paola Valentin pendant que les spectateurs de l’Illiade avaient transformé le hall d’Equinoxe en espace de pique-nique ? Ils récupéraient vraisemblablement après avoir jonglé avec les noms des héros, peuplades, combattants grecs et troyens pendant quatre-vingt-dix minutes. Au milieu d’un décor minimaliste, de seaux de maçons, seaux à tout faire posés dans un espace uniformément noir, ils venaient de tenir en haleine un public cultivé avec des poèmes datant du VIIème siècle avant notre ère. Par la seule puissance de leurs voix, ils ont embarqué Equinoxe dans le cheval de Troie, noyé Hector, à moins que ce ne soit Ajax, à grande eau, seule scène spectaculaire de cette première partie. Pauline Bayle, auteur de l’adaptation et de la mise en scène a évidemment pris quelques libertés avec Homère, glissé quelques truculents commentaires dans les mots de ses acteurs, mais ça marche.

Un Mars et ça repart

Et ça marche encore mieux lorsqu’on attaque l’Odyssée, après le casse-croûte. Le récit d’Ulysse est déclamé à cinq voix, garçons et filles prenant tour à tour la parole pour raconter, raconter encore l’incroyable durée du retour. Dix ans pour revenir de Troie Ithaque il fallait trouver de bonnes raisons. Convaincu par le discours d’Ulysse on lutte à son côté contre les quinze principaux prétendants, symbolisés par des chaises de classe qui volent sur la scène d’Equinoxe.
Le théâtre, c’est du rêve éveillé, du souffle de comédiens, de l’illusion en direct et des mots joliment tressés. Au terme d’une telle performance, on se lève pour remercier du cadeau et l’on rentre en traversant la nuit, pressé de retrouver au matin « L’aurore aux doigts de rose ».

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