S’exonérant de toute responsabilité dans la crise du club de handball féminin les Panthères le président de la Métropole propose un partenariat à la maire de Fleury-les-Aubrais.
Par Jean-Jacques Talpin
Serge Grouard Photo Magcentre
Il ne sera pas dit que Serge Grouard portera seul sur ses épaules la disparition du club professionnel des Panthères. Pour la simple raison qu’il se sent étranger à la crise qui a conduit le club a été déclaré en liquidation judiciaire avec 16 licenciements à la clef. Innocent, « il vit mal » les attaques dont il est l’objet notamment de la part de Carole Canette, la maire socialiste de Fleury-les-Aubrais. « Il y a des mots a-t-il expliqué hier lors d’une conférence de presse – un exercice auquel il se prête très exceptionnellement- qui dépassent la pensée de leurs auteurs ». Pas question donc d’accepter cette « agressivité des mots » et les accusations de « maltraitance » ou de « gouvernance de caprices ». Mais, refusant d’alimenter la polémique, le président de la Métropole a voulu rappeler la « vérité des faits ». La crise du club s’explique d’abord par le retrait du mécénat des entreprises et notamment de Jean-Pierre Gontier le patron des centres Leclerc. Entre 2018 et 2022 les recettes de sponsoring ont ainsi plongé passant de 1,2 million d’euros en 2018 à 367 000 euros en 2021 avec à la clef une dette de 763 000 euros fin juin 2022 et des capitaux nets négatifs.
Remunicipaliser les Panthères
« Les chiffres sont têtus explique M. Grouard, j’ai hérité de cette situation ». Mais pourquoi alors avoir proposé lors du dernier conseil communautaire une subvention exceptionnelle de 100 000 euros au club, délibération contre laquelle il a voté -et fait voter- contre condamnant ainsi le club? « Parce que insiste-t-il il n’y avait pas d’unanimité chez les élus réunis lors d’une conférence des maires. Et cette subvention était conditionnée à un apport substantiel de la part d’entreprises privées, ce qui n’a pas été obtenu. J’ai donc présenté cette délibération avec laquelle je n’étais pas d’accord et qui a donc été retoquée ». Et cela d’autant plus que lors de cette conférence il avait présenté une solution alternative : le retour des Panthères dans le giron municipal de Fleury (tout comme les Septors le club de hand masculin de Saran), en échange de quoi la Métropole aurait subventionné le club durant trois ans. Une proposition qui là encore aurait été refusée par une majorité des 22 maires de la Métropole, y compris par la maire de Fleury.
« Le pacte de gouvernance est respecté ! »
Maintenant que le club pro a été liquidé Serge Grouard veut reprendre l’avantage en proposant un partenariat à la ville de Fleury : en échange d’une municipalisation du club qui redevient amateur en N1 Orléans pourrait apporter 50 000 euros ainsi que le Palais des Sports pour les matchs. La balle est désormais dans le camp de Carole Canette : « le club n’est pas mort insiste Serge Grouard, il peut remonter en 2ème division. » A postériori Serge Grouard reconnaît que la métropolisation des clubs professionnels « a été une erreur car les élus de la Métropole n’ont pas la légitimité qu’ont les maires. Si on le faisait pour le sport, pourquoi pas pour la culture ou les routes ». Le « pacte de gouvernance » qui lie les 22 maires n’a donc pas été entamé : « bien au contraire nous travaillons de concert avec Fleury pour le quartier Interives ou le future Astrolabe 2. Et nous avons respecté la volonté des villes de Saran et Fleury qui ne voulaient pas récupérer leurs clubs pros. » Serge Grouard en profite pour dénoncer la dérive des coûts des clubs sportifs : « cela devient insupportable, on ne peut pas tout financer ». Et pour « tordre la rumeur » pas question de créer un nouveau club pro de volley féminin à Orléans comme le souhaiterait l’adjoint aux sports Thomas Renault : « en dernier ressort c’est aux élus et au maire que revient cette décision » avertit le maire d’Orléans.
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