Le tribunal de commerce se prononcera mercredi sur la fin probable des Panthères, le club de handball féminin condamné après que la Métropole a refusé une subvention exceptionnelle indispensable à sa survie. Unanimes, les élus de Fleury dénoncent la « trahison » de Serge Grouard qui fissure encore un peu plus le pacte de gouvernance conclu entre les 27 communes.
Par Jean-Jacques Talpin
Épilogue d’une crise déjà ancienne, la SAS Fleury Loiret Handball a déposé son bilan vendredi auprès du tribunal de commerce d’Orléans qui a donc acté la cessation de paiement. Ce même tribunal se prononcera ce mercredi 30 novembre sur le sort du club de handball féminin avec une probable et inévitable liquidation judiciaire. Une véritable
« tragédie » pour la maire de Fleury Carole Canette (PS) mais aussi pour tous les élus de la majorité et de l’opposition, pour qui « la fin des Panthères, c’est la mort de la vitrine du sport féminin sur la Métropole et au-delà ». Cette disparition d’une entreprise de 16 personnes, dont les joueuses, laisse d’autant plus un goût amer chez les élus que la mise à mort aurait été anticipée et orchestrée par le président de la Métropole.
Lors du dernier conseil communautaire du 17 novembre, les élus ont refusé de voter une subvention exceptionnelle de 100 000 euros qui aurait pu encore sauver le club sur le fil (et dans le même temps 420 000 euros étaient accordés à l’USO foot). Et pourtant Serge Grouard avait lui-même promis cette subvention dans un courrier du 19 septembre sous réserve que Région et Département mettent également à la main à la poche, ce qui a été le cas. La conférence des maires, qui réunit les 27 élus de l’agglomération, avait donc donné son feu vert à cette subvention inscrite dans un délibération soumise au vote en séance plénière le 17 novembre. Mais dans un revirement encore inexpliqué, la majorité de droite refusait finalement la subvention en scellant ainsi le sort du club. Carole Canette est d’autant plus « fâchée et attristée » qu’elle aussi avait « mis de l’eau dans son vin » pour sceller un compromis avec la droite : d’accord pour le retour de l’OLB et de l’USO à Orléans mais maintien des clubs professionnels de Fleury et de Saran dans le giron de la Métropole.
Pacte de confiance rompu ?
Le « deal et le package » incluaient aussi la subvention de 100 000 euros pour les Panthères. Mais la maire de Fleury a aujourd’hui le sentiment de « s’être fait avoir », piégée et trahie par Serge Grouard : « c’est la première fois qu’on voit un président de Métropole voter contre une délibération qu’il a lui même proposée et qui a reçu l’accord de tous les maires ». Aujourd’hui Carole Canette est « triste de voir un club mis à terre ». Certes la ville de Fleury poursuivra ses efforts pour le sport notamment pour les jeunes et pour que le sport de haut niveau demeure une compétence communautaire. Mais le mal est fait, pour le club lui-même et surtout sur le « pacte de confiance » entre élus divisés par des « décisions affligeantes ». Difficile cependant d’expliquer cette « trahison » de Serge Grouard : pour quels motifs, quels intérêts (CO’Met) ? Pour une future équipe de volley féminin à Orléans ? Si elle se refuse à analyser la psychologie du président de la Métropole, la maire de Fleury n’en dénonce pas moins « la gouvernance des caprices » d’un élu ou d’un clan qui peut imposer ses vues quitte à renier ses engagements.
Mais que faire à présent ? « On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé » soupire Carole Canette. Certes elle souhaite une remise en cause de la gouvernance communautaire qui doit reposer sur le respect des élus et des communes. Mais on la sent impuissante à faire passer le message à défaut d’imposer ses vues…
Plus d’infos autrement su Magcentre : Fleury Loiret Handball : qui veut la peau des Panthères ?