Comme chacun le sait, le SRADDET c’est le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires. Une réunion de révision de ce document se tenait ce jeudi après midi au Conseil régional, l’occasion pour les associations de défense de l’environnement, inquiètes du fleurissement de projets de plateformes logistiques en région, de se faire entendre.
Par Gérard Poitou
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Le SRADDET a été élaboré en 2019, et comme l’explique le président François Bonneau, il doit être révisé pour intégrer les nouvelles prescriptions de la loi en particulier dans la gestion du foncier en région, la préservation de la terre agricole restant une priorité. Une réunion de travail se tenait donc dans l’hémicycle régional regroupant tous les acteurs de ce dossier, et ils sont nombreux, pour redéfinir les grandes lignes de ce schéma essentiel au développement régional.
Contre le lobby du transport routier
Des représentants de toutes les branches d’activités concernées étaient donc attendus à la Région, notamment par une délégation regroupant différentes associations venues de toute la région, regroupées dans le Collectif Luttes locales Centre qui entend s’opposer au “bétonnage des terres agricoles” avec le soutien d’élus écologistes. Non sans humour, les manifestants remettaient à chaque arrivant des bons de réduction sur l’achat de terres agricoles. Plus sérieusement, les associations présentes exprimaient leurs craintes devant le nombre grandissant de projets de plateformes logistiques sortant de terre en région, multiplication qui semble être en rapport avec cette révision du STRADDET.
Vierzon, Beaugency, Mer, Lamotte Beuvron, ou Romorantin avec un curieux projet qui associe une plateforme logistique à une base de loisirs, les promoteurs égrainent des projets un peu partout, trouvant des élus locaux souvent alléchés par les promesses de retombées économiques. Beaucoup y voit l’action d’un lobby du transport routier, lobby qui considère la région Centre Val de Loire comme une localisation stratégique par sa proximité avec la région parisienne. Les associations du Collectif dénoncent dans ces projets non seulement l’artificialisation galopante des terres agricoles mais aussi le peu d’emplois et en général peu qualifiés que génèrent ces implantations au prix d’une nuisance routière particulièrement envahissante.
“Nous avons engagé pour la région un grand plan de relocalisation industrielle” François Bonneau
Jérémie Godet/François Bonneu/ Dominique Roulet
Dans une conférence de presse improvisée, le président Bonneau accompagné des deux vice-présidents en charge de ce dossier, Jérémie Godet (EELV) et Dominique Roulet (PS) s’est expliqué sur ce qui guide la politique régionale dans cette actualisation du SRADDET, notamment en rappelant le nécessaire respect du partage du foncier tel que défini dans le schéma en cours d’application. Si la terre agricole doit être préservée, un espace doit être trouvé pour une relocalisation industrielle régionale créatrice d’emplois qualifiés. Et cette relocalisation doit justement permettre de combattre une mondialisation de l’économie qui induit un transport destructeur de notre environnement affirme le président de la Région.
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