Le refus de la Métropole de verser une subvention au club de handball de Fleury-les-Aubrais et la grave crise qui en découle entre la maire de la commune de Fleury, Carole Canette, et le président de la Métropole Serge Grouard, révèle une nouvelle fois les dysfonctionnements de cette collectivité créée sous la mandature d’Olivier Carré, il y a cinq ans déjà.
Par Gérard Poitou
Après la pantalonnade de l’élection du président, psychodrame qui gela pendant un an les décisions de la Métropole pourtant au bord du gouffre sur le plan financier, puis le courrier “confidentiel” d’une vingtaine d’élus contestant le mode de gestion du nouveau “président-qui-ne-voulait-pas-être-président” Serge Grouard, courrier qui fuita opportunément dans la presse et reste à ce jour sans débat public, cette nouvelle affaire de subvention promise puis retirée à l’équipe de Fleury a de quoi interroger l’électeur-contribuable sur les compétences dévolues à cet échelon de la collectivité.
Il faut dire que l’opacité des décisions ne fait que s’épaissir : pourquoi par exemple remettre le Musée des Beaux Arts, dont le rayonnement est à minima métropolitain, à l’échelon de la ville d’Orléans après l’avoir rattaché à la Métropole sous la gestion d’Olivier Carré ? Est-ce pour favoriser l’emprise du maire d’Orléans sur les décisions artistiques de l’institution comme il le fit avec l’exposition Markus Lupertz ?
Mais revenons à l’affaire des Panthères de Fleury qui se voient refuser une subvention de 100.000 euros lors d’une session où la collectivité métropolitaine vote sans sourciller une subvention additionnelle de 6 millions d’euros pour des équipements “oubliés” du Co’Met, Co’Met dont on ne sait plus très bien, rallonge après rallonge, combien cet équipement aura coûté à la collectivité. Le débat sur le sport de haut niveau à la Métropole devient proprement illisible quant à la décision de rattacher l’USO et l’OLB à la ville et de maintenir les équipes de Saran et de Fleury dans le giron de la Métropole. On sait que Serge Grouard est un passionné de basket mais comme le faisait remarquer en session Matthieu Schlésinger, le maire d’Olivet, un minimum de cohérence de gestion aurait voulu que les quatre équipes professionnelles aient un statut commun vis à vis de la collectivité.
Quant à l’argument que le plus mauvais jésuite n’aurait osé invoquer en expliquant comme le fait le maire d’Orléans dans son communiqué, que la Métropole aurait versé la subvention à laquelle elle s’était engagée par écrit si la maire de Fleury avait accepté de reprendre la gestion municipale de son club (assortie d’un accord avec la ville d’Orléans), l’électeur-contribuable-supporter aura bien du mal à comprendre la logique de cette argutie.
En attendant, résultat tangible et inacceptable de cette gestion calamiteuse, l’équipe de handball des Panthères, l’équipe féminine la plus titrée de la Métropole, va, sauf miracle, disparaître du paysage sportif orléanais dès cette fin de semaine. Sans doute laissera-t-elle ainsi le champ libre à l’équipe féminine de volley-ball, opportunément appelée “Les Comètes”, voulue et subventionnée par la ville d’Orléans et son adjoint au sport Thomas Renault.