Découvrez la Cité royale de Loches !

La Cité royale de Loches, entourée de ses hautes murailles, est construite sur un éperon rocheux en plein cœur de la Touraine. L’histoire de cet ensemble unique, composé d’un donjon et d’un logis royal, s’échelonne de l’an mille au XVIe siècle.

Par Rosa Tandjaoui

Les origines

Même sans preuves tangibles, on peut aisément présumer de l’existence de fortifications romaines sur l’éperon rocheux de Loches dès les premiers siècles de notre ère.

Ainsi, à la fin du Ve siècle, Grégoire de Tours y évoque déjà la construction d’un castrum, c’est-à-dire un camp fortifié comportant un donjon en bois. De plus, on sait de façon certaine qu’une église protégée par une forteresse existait déjà au VIe siècle, sous le règne de Childebert Ier. Celle-ci fut probablement fondée par le moine Ursus de Cahors, qui devint plus tard Saint-Ours, autour de 491.

Malheureusement, toutes ces constructions furent complètement détruites, en 742, par Pépin III, dit le Bref et Carloman, en représailles à la révolte de Hunald Ier, duc d’Aquitaine.

Les comtes d’Anjou

Au Xe siècle, de l’affaiblissement puis de la disparition du royaume carolingien, émerge le comté d’Anjou. Ainsi, Foulques Ier, dit le Roux, premier comte d’Anjou, reçoit la forteresse de Loches de son mariage avec Roscille de Loches. Mais il faut attendre Foulques III, dit Nerra (le Noir), quatrième comte d’Anjou, pour que le donjon actuel soit édifié entre 1013 et 1035.

Portrait de Foulques Nerra (1584). Copyright BNF.

De son côté, Henri II Plantagenêt fait élever les magnifiques remparts et les douves qui ceinturent la ville haute sur près de 2 kilomètres, au XIIe siècle. De la fin du XIIe siècle au début du XIIIe, la forteresse passe de mains en mains, faisant les frais de la grande rivalité entre Philippe II, dit Auguste, et Richard Ier, dit Cœur de Lion.

Finalement, le château de Loches est repris par Philippe II en 1205, après un siège qui dure une année, intégrant ainsi le domaine royal et la dynastie capétienne.

Les Capétiens

Au XIVe siècle, la Cité royale de Loches est une résidence peu utilisée. Ainsi, Louis Ier d’Anjou, frère du roi Charles V, décide d’y établir un relais de chasse. À sa suite, Charles VI construit un premier logis royal dès 1370. Avec l’arrivée de Charles VII, le château de Loches devient une résidence royale régulière, puisque ce dernier est le premier roi de France qui s’installe définitivement autour du Val de Loire dès 1418.

Les dames de Loches

C’est aussi à Loches, en 1429, que le roi reçoit Jeanne d’Arc. Cette dernière, auréolée de la reprise d’Orléans aux Anglais, le convainc de se rendre à Reims pour recevoir son sacre et ainsi renforcer sa légitimité.

Par ailleurs et dès 1444, Charles VII y installe Agnès Sorel, sa favorite, avec laquelle il aura trois filles et qui, à sa mort en 1450, sera enterrée dans la collégiale Saint-Ours.

La Vierge à l’enfant de Jean Fouquet. Wikimedia Commons.

Un peu plus tard, Anne de Bretagne y séjourne en tant que reine de France. D’abord comme épouse de Charles VIII, puis de Louis XII. Ce dernier apportera une touche finale à la Cité royale de Loches en ajoutant une seconde aile au logis royal, autour de 1498.

François Ier est le dernier roi de France à résider de façon épisodique à Loches, même s’il lui préfère Chambord. Mais surtout, il y rencontre Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique, en décembre 1539. Il s’agit là du dernier grand évènement historique qui s’y déroule.

Une prison royale

Dès le XVe siècle, Louis XI décide de transformer la Cité royale de Loches en prison. Son donjon devient tristement célèbre par l’installation de ses fameuses cages de fer, appelées fillettes du roi, à cause de leur extrême exiguïté.

Ainsi, de grands personnages historiques y seront emprisonnés :

  • Le cardinal Jean de la Balue, accusé de trahison, sera emprisonné pendant onze ans dans une cage.
  • Ludovic de More, duc de Milan, couvrira sa cellule de graffitis.
  • Les évêques d’Autun et du Puy, y sculptent des autels sur les murs de leur cellule.
  • Le comte de Saint-Vellier, père de Diane de Poitiers, y fut gracié quelques minutes à peine avant de passer sur l’échafaud.

La Cité royale de Loches garde sa fonction carcérale jusqu’en 1924.

De nos jours

Aujourd’hui, La Cité royale de Loches est gérée par le Conseil départemental d’Indre-et-Loire. Depuis 2018, un nouveau parcours scénographique a été mis en place. Maquette tactile, projections, animations vidéo, jalons sonores et évocation de la vie de la cour balisent votre visite à travers plus de 500 ans d’histoire. En plus du logis royal et du donjon, vous trouverez au pied de ce dernier un jardin médiéval de plus de 700 m².

De plus, ne ratez pas l’ancienne collégiale devenue l’église Saint-Ours de Loches, qui abrite le tombeau de marbre d’Agnès Sorel.

Enfin, n’oubliez de passer par le Musée Lansyer. Ancienne demeure d’Emmanuel Lansyer, peintre paysagiste du XIXe siècle, cette maison renferme, sur deux niveaux, une collection de plus de 8000 objets : près de 500 tableaux, 2000 gravures de maîtres comme Piranèse ou Canaletto, plus de 1000 objets japonais, de très nombreuses photographies ainsi que des objets personnels du peintre.

Renseignements et Billetterie

 

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