L’amiante a chassé, provisoirement, les conseillers régionaux de leur hémicycle orléanais. Une première séance plénière à Châteauroux leur a permis de toucher du doigt la ruralité… et de découvrir une future cité olympique.
Par Pierre Belsoeur
La région investit dans le ferroviaire, mais les conseillers régionaux et leurs collaborateurs
ont tous convergé en voiture vers Châteauroux. Résultat, le parking de la Cité du
numérique était trop étroit pour accueillir cet afflux de véhicules et les petits malins qui
avaient colonisé une partie restée déserte ont dû déchanter. Après avoir procédé à l’appel des conseillers, François Bonneau a égrené avec humour les numéros d’immatriculation des véhicules susceptibles « de tomber dans une cavité » sic. Pour les conseillers venant du nord de la Loire et estimant qu’on les décentralisait dans un trou, leur a-priori se trouvait confirmé.
Châteauroux Métropole avait pourtant bien fait les choses en leur offrant l’hospitalité dans l’amphithéâtre de la Cité du numérique et, s’il n’a pu être présent, Gil Avérous, maire et président de la communauté d’agglomération, leur avait adressé un chaleureux message audiovisuel dans lequel il remerciait la Région pour les projets menés en concertation avec l‘agglo, à commencer par l’installation de l’école de soins infirmiers qui complètera dans quelques mois la rénovation de l’ensemble Balsan où est notamment installée l’école d’ingénieurs HEI. L’élu castelroussin glissa au passage l’utilité d’avoir associé le Conseil Régional au montage financier du Centre National de Tir Sportif (CNTS), puisque cette structure ultra-moderne va héberger les épreuves de tir des Jeux Olympiques de 2024. Le plus petit département de la région Centre Val-de-Loire sera ainsi le seul à accueillir les JO.
C’est donc dans le bâtiment de l’horloge, que de sa tribune François Bonneau ouvrit
mercredi midi cette séance exceptionnelle du Conseil régional. Un emplacement
emblématique puisque, sous ses pieds, autrefois fonctionnait la machine à vapeur
entrainant les centaines de métiers à tisser de l’énorme manufacture Balsan.
Dans son introduction, le président Bonneau rappela à ses collègues qu’effectivement
comment leur collectivité avait investi 2,7M€ dans la réalisation de cette Cité du
numérique, que les conseillers avaient voté à l’unanimité une participation de 7M€ pour
soutenir Alvance Wheels, dernier fabriquant français de jantes aluminium. Il aurait pu
également rappeler aux plus éloignés de la réalité berrichonne que c’est aussi à
Châteauroux que la région a lancé un pari sur l’avenir, en réalisant le hangar géant sur
l’aérodrome de Châteauroux-Déols.
Unanimité pour l’action en faveur des jeunes
L’avenir et l’économie étaient d’ailleurs les deux sujets au programme de l’après-midi de débat des conseillers. Une discussion apaisée à la suite de la présentation par Carole Canette des résultats des « Etats Généraux de la Jeunesse » animés dans toute la région par les conseillers de la majorité. Sonia Pareux dans un tonique « parler djeuns » et
Nadia Essayan mirent le doigt sur l’obstacle le plus difficile à contourner pour faire comprendre aux jeunes que la région travaillait pour eux : quel canal de communication employer. Car si l’ensemble de l’assemblée reconnait que le panel des jeunes rencontrés rend ce dossier représentatif, il faut réussir à convaincre l’ensemble des jeunes, ruraux et citadins, étudiants – lycéens – apprentis, qu’ils ont leur mot à dire dans les décisions politiques à prendre. Si la région doit jouer le rôle de locomotive,
elle doit aussi associer les autres collectivités locales, en fonction de leurs domaines d’intervention, dans les décisions à prendre. Ce rapport a été adopté à l’unanimité après deux heures d’échanges. Le brillant exposé d’Harold Huwart sur le Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation ne devait pas mettre le feu à l’assemblée, la prise de parole de Nicolas Forissier confirmant que droite et gauche se retrouvaient sur le constat. C’était le lendemain matin, à l’occasion de la discussion sur les orientations budgétaires, que les chronométreurs risquaient d’être plus dirigistes pour éviter que les différents groupes ne fassent exploser leur temps de parole pour affirmer leur différence.
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