Les datas sont désormais au cœur de l’information. En prélude au startup weekend Blois sur ce thème qui aura lieu du 18 au 20 novembre prochain à l’INSA, une conférence sur la visualisation de l’information a permis de mesurer la place de l’infographie.
Par Jean-Luc Vezon
Exemple de datavisualisation. ©Jean-Luc Vezon.
Le startup Weekend Blois, suivi par près de 40.000 personnes sur les réseaux sociaux l’an dernier, revient cette année avec une édition spéciale thématique dédiée aux données, véritable “pétrole” du 21e siècle. « Pour inspirer les futurs entrepreneurs en herbe mais aussi faire de la pédagogie, l’évènement est précédé par trois conférences ouvertes au grand public (1). La seconde sur le thème de la datavisualisation, parrainée par la CCI41 est organisée en partenariat avec l’association Millef’œil qui regroupe des professionnels de la communication et de la création visuelle », a expliqué Franck Bataille, président de Loir-et-Cher Tech qui organise le startup weekend blésois.
De quoi parle-t-on exactement ? « L’infographie est la représentation graphique de phénomènes et/ou de données. Le terme, né dans les années 80 aux USA, est la contraction d’informations et graphics », a d’abord expliqué François Prosper de l’agence spécialisée Wedodata. Depuis lors, la spécialité a donné naissance au métier de data journaliste ou graphiste de l’information chargé de valoriser les datas visuellement.
« Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » disait Napoléon. Depuis l’antiquité, l’homme a appliqué ce précepte avec les premières tablettes des Sumériens en Mésopotamie (3200 avant JC) qui recensaient les récoltes. La révolution industrielle va véritablement lancer l’infographie. William Playfair invente les histogrammes et les courbes, Charles Dupin les cartes choroplèthes, John Snow l’analyse spatiale, Otto Neurath l’isotype, Jacques Bertin la cartographie… Charles-Joseph Minard laisse son nom dans l’histoire avec la célèbre carte de la retraite de Russie.
Outre-Atlantique, les grands médias se l’approprient : USA Today créé les Snapshot (instantanés) en 1982 et en 2017, le New-York Time fait son édito en infographie institutionnalisant le data journalisme. Guerre du Golf, crise de 2008 ou crise sanitaire donnent lieu à la création d’éléments visuels combinant textes, graphiques, images, diagrammes ou encore vidéos. Depuis 2010, des outils numériques surpuissants accélèrent le processus.
Data visualisation de l’information socio-économique
L’exemple de l’Observatoire de l’Economie et des Territoires de Loir-et-Cher (OET 41) a permis de mesurer l’importance des datas pour les collectivités locales. Composé de 120 membres (dont quatre départements), cette association, basée à Blois, livre 120 études par an valorisant une grande quantité de datas notamment grâce à son système d’information géographique (SIG) qui permet de recueillir, stocker, traiter, analyser, gérer et présenter tous les types de données spatiales et géographiques.
« Ces dernières années, l’introduction de l’interactivité des cartes via les applications Web SIG (dataviz) rend l’utilisateur acteur de l’analyse », a confié Lionel Henry directeur de cette structure de 17 salariés, unique en France. Pour éclairer son propos, ce dernier a présenté toute une série de Dashboards (tableaux de bord) qui représentent visuellement des informations importantes sur un même écran.
Les nouvelles technologies (comme le carroyage mettant en perspective avec les datas INSEE) permettent aujourd’hui à l’OET d’être ultra précis dans ses analyses. Dans les années à venir, les progrès de l’intelligence artificielle devraient encore accélérer le développement de la data visualisation.
Lionel Henry, directeur de l’Observatoire de l’Economie et des Territoires, plateforme de l’information territoriale, lors de son exposé. ©Jean-Luc Vezon.
(1) La 3e, en partenariat avec la Banque populaire Val de France, qui aura lieu le 15 novembre (INSA Blois, 18 h) traitera des données & du monde du bâtiment.
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