Ça y est, le nouveau spectacle de la Rêveuse a vu le jour ! Cet ensemble instrumental dirigé par Florence Bolton et Benjamin Perrot, fourmille d’idées et de projets musicaux pour tous les publics, en toutes dimensions, avec toujours autant de talent et d’inventivité. « Le carnaval des animaux en péril » en est un beau témoignage. Le spectacle associant musique, image et récit, a pu être présenté aux partenaires avant d’être lancé prochainement sur les scènes parisiennes et orléanaises, entre autres !
Par Anne-Cécile Chapuis
Le Carnaval des animaux en péril, en avant première à Orléans le 27 octobre. photo E Guéméné
Une fable musicale et écologique
C’est Orphée lui-même qui entraine le spectateur à la rencontre des animaux les plus « moches, tarés, ratatinés, tarabiscotés » dans une fable musicale et écologique qui parle du pangolin taxé de tous les maux d’aujourd’hui, du concombre des mers avec son doigt unique, l’holothurie qualifié d’embryon desséché, le gavial du Gange véritable tête à claques. Orphée ne regardera plus jamais en arrière après sa descente aux enfers, cette zone sans espoir où même l’éléphant est sans défenses et Vincent Bouchot, auteur, compositeur, metteur en scène, récitant, l’incarne avec beaucoup de conviction. La question est posée d’emblée : la musique pourra-t-elle sauver ce Carnaval dont les acteurs sont menacés d’extinction ?
Des interprètes de haut niveau
Florence Bolton, basse et pardessus de viole, Benjamin Perrot, théorbe et guitare baroque font trio avec Kôske Nozaki qui souffle dans une dizaine de flutes et flageolets de toutes taille et sonorités. Ils sont accompagnés par un arsenal de percussions de toutes sortes : peaux, vibraphone, gong, xylophone, et même boite de conserve ou sabots de bois, sous les baguettes ou doigts agiles de Sylvain Lemêtre.
De G à D : Koske, Nozaki, Florence Bolton, Benjamin Perrot, Vincent Bouchot, Sylvain Lemêtre. Photo AC Chapuis
Un spectacle original haut en couleurs
Ce voyage initiatique est sous tendu et illustré par une création visuelle de Morgan Bottart, artiste plasticienne, qui inonde la scène d’effets et de lumière, conférant à l’ensemble de la fable une magie de l’instant. Mais le réel est bien là, avec les messages lancés par l’auteur « maintenant que je suis vieux, je sais que j’étais jeune » ou encore, avec beaucoup d’actualité « il n’est peut-être pas trop tard, arrêtez le massacre » sans oublier une touche d’humour qui vient rendre le spectacle particulièrement vivant.
Des instruments rares eux aussi en péril. Photo AC Chapuis
Une programmation orléanaise en février prochain.
Le spectacle sera créé à la Philharmonie de Paris le 16 novembre 2022. En décembre, la sortie du CD « le concert des oiseaux/le carnaval des animaux en péril » sera proposé en avant-première de à la librairie les Temps Modernes à Orléans, et le spectacle sera à l’affiche de la Scène nationale à Orléans tout début février, avant une tournée qui emmènera la Rêveuse jusqu’au Canada.
C’est une heure de vrai régal pour tout public à partir de 8 ans, que nous recommandons chaleureusement. A voir absolument.
Plus d’infos autrement: Les trouvailles de La Rêveuse : une rencontre tout en musique avec Florence Bolton