Par Jean-Jacques Talpin
Ainsi donc le couperet est tombé jeudi soir : Serge Grouard ne sera pas candidat à la présidence des Républicains comme nous le révélions en avant-première le 26 octobre ! Une véritable humiliation car il n’avait besoin que de 10 parrainages de parlementaires : il en revendique 6 mais les mauvaises parlent d’un seul parrain ! D’ailleurs, peu de personnalités, hormis le maire de Chartres, avaient apporté leur soutien au candidat Grouard. Cela dit Serge Grouard croyait-il vraiment à sa candidature ? Son ego le poussait-il à estimer qu’il serait de taille à concurrencer l’extrême droitier Éric Ciotti et le très droitier Bruno Retailleau ? Certes il aurait pu faire écurie avec le gaulliste social et député du Lot Aurélien Pradié avec qui il doit partager quelques convictions.
S’il ne croyait pas à sa propre candidature Serge Grouard avait-il un dessein caché, une intention politique dissimulée ou n’était-ce simplement qu’un coup de pub pour exister sur la scène médiatico-politique, lui qui n’a plus que la petite estrade de la ville et de la métropole d’Orléans pour briller, et accessoirement l’écran de la très droitière chaine CNews ? Peut-être qu’un jour, quand il daignera nous parler, s’exprimera-t-il sur sa campagne. Pourtant, sur le fond, sa présence sur le terrain présidentiel des Républicains avait « de la gueule ». Il était en effet le seul à proposer un « compromis historique » à Emmanuel Macron avec qui il aurait signé -s’il avait été élu- un « pacte de gouvernement ». Une proposition surprenante pour le maire d’Orléans lui qui a toujours voué aux gémonies -et bien plus même- le Président de la République accusé de tous les maux et de toutes les crises. (et son inféodé local Olivier Carré...)
Réinvestir la scène locale ?
« Pactiser avec le diable » n’était pourtant une solution pas si absurde en offrant au camp macroniste sécurité et stabilité tout en assurant l’essentiel au camp des Républicains : survivre ! Car tous les pronostics montrent qu’en cas de dissolution, LR pourrait subir un nouveau coup de torchon, laissant libre cours aux deux extrêmes de la scène médiatico-circassienne. Et avec Grouard patron de LR c’était aussi la porte ouverte à Grouard Premier ministre. Séduisant…
Cela dit, par-delà l’humiliation personnelle, la défaite de Serge Grouard pourrait être une bonne nouvelle pour Orléans. Débarrassé de sa campagne nationale, Grouard l’absent pourrait retrouver du tonus sur la scène locale. Lui, que même sa majorité trouve absent, pourrait ainsi se réinvestir à Orléans. Mais en a-t-il vraiment l’envie alors qu’il manifeste depuis des mois une lassitude certaine, pour ne pas dire un désintéressement total pour Orléans ?
Plus d’infos autrement: Fin de partie pour Serge Grouard