Cœur de France : 19 maires du Cher s’unissent pour un projet de territoire ambitieux

Alors que le diagnostic du territoire laisse présager de nouvelles difficultés à venir pour la population du sud du département du Cher, 19 maires s’engagent pour une feuille de route commune. Objectif : mutualiser les moyens pour développer des solidarités territoriales afin de renforcer l’attractivité du Berry.

Par Alexandra Adam

Daniel Bône, maire de Colombiers, est le président de la Communauté de communes.

« Être en situation de responsabilité pour se lamenter, ce n’est pas la peine, balaie d’un revers de main le président de la Communauté de communes Cœur de France (18), Daniel Bône. Il nous fallait faire un état des lieux pour savoir où nous en étions. » Face aux défis qui attendent les communes les plus rurales dans les années à venir, les élus d’Arpheuilles, de Bessais-le-Fromental, de Bouzais, de Bruère-Allichamps, de Charenton-du-Cher, de Colombiers, de Coust, de Drevant, de Farges-Allichamps, de La Celle, de La Groutte, de Marçais, de Meillant, de Nozières, d’Orcenais, d’Orval, de Saint-Amand-Montrond, de Saint-Pierre-les-Étieux et de Vernais se sont montrés solidaires. Ils ont voté à l’unanimité le Projet de territoire de Cœur de France au cours du conseil communautaire du 28 septembre 2022.

Il a fallu près d’un an aux maires de ces 19 communes du Boischaut Sud pour créer cette feuille de route qui guidera leur action politique jusqu’en 2026. Le travail a commencé par le diagnostic des difficultés du territoire réalisé par Guy Soudjian, consultant du Cabinet Thelemya, entre le 1er septembre 2021 et le 28 février 2022. La population y apparaît vieillissante : entre 1982 et 2018, la diminution moyenne de la population du Cœur de France grimpe à -14,53 %. Le diagnostic révèle également que « tout le sud du département du Cher connaît un cycle dépressionnaire depuis la fin des Trente Glorieuses » (NDLR : à lire en p. 26 du Projet de territoire). 

Un diagnostic du territoire inquiétant

La taille des ménages est passée de 2,93 à 1,96 personnes. Les seniors représentent un quart de la population : 4 habitants sur 10 ont plus de 60 ans. La tranche d’âge des 15-29 ans est en déficit alors que la part des 65-69 ans est actuellement la plus importante. Un phénomène expliqué notamment par « la raréfaction progressive des emplois de proximité au tournant des années 1980 » et le « déficit de formation des jeunes et en particulier des jeunes filles et femmes ». Les détenteurs de licences, masters et doctorats sont peu nombreux. 

Le président, Daniel Bône, relativise néanmoins ce triste constat :

« Il s’agit d’une photographie du territoire à l’instant T qui évolue en permanence. Notre objectif est de mener un travail cohérent basé sur des orientations concrètes. Nous allons redresser la barre progressivement, étapes par étapes. »

Pour y parvenir, cinq axes stratégiques ont été identifiés parmi lesquels :

  1. établir une organisation efficace, durable et solidaire du territoire ;
  2. renforcer l’attractivité et l’accès de tous les habitants aux meilleures conditions de vie ;
  3. conforter l’activité économique et l’accès à l’emploi ;
  4. faire de la transition écologique un axe transversal ;
  5. accompagner le développement numérique.

50 actions concrètes à mettre en place

Réunis régulièrement en commissions entre les mois de février et juillet 2022, les élus et les vice-présidents de la CDC ont mis en commun leurs besoins et leurs idées, s’inscrivant dans les compétences communautaires, telles que l’aménagement de l’espace, l’eau et l’énergie, l’économie, l’attractivité et la santé. De ces rencontres ont émergé 50 actions concrètes inscrites dans le Projet de territoire et répertoriées par ordre de priorités. 

Pour les plus urgentes, on retrouve la création de l’aire d’accueil et des terrains familiaux à destination des citoyens français itinérants, la construction d’une station d’épuration à Saint-Amand-Montrond, Orval et La Celle, l’instauration d’une taxe pour la gestion des milieux aquatiques (GEMAPI) au 1er janvier 2023, la création d’un Tiers-Lieu Compétences et d’un observatoire foncier, l’aménagement de la zone d’activité d’Orval à la sortie de l’autoroute, l’amélioration de la couverture téléphonique mobile ou encore le développement de l’application numérique « Cœur d’info ». 

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« Le besoin de développer une application web est revenu dans tous les groupes de travail, commente Daniel Bône. Nous l’imaginons comme un portail unique permettant de centraliser toutes les informations à propos des services rendus aux administrés, des chemins de randonnées, des manifestations culturelles, sportives ou festives, des locations de salles des fêtes communales, des horaires des transports publics ainsi que des onglets à propos des différentes communes. » 

Du côté de la santé, au centre de toutes les préoccupations, il est envisagé de créer un cabinet de kinés à Saint-Amand après l’ouverture de la Maison de santé pluridisciplinaire prévue pour le début d’année 2023. En 2024, la communauté de communes veut acter par une convention l’accueil des étudiants stagiaires des professions médicales afin de les inciter à s’installer sur le territoire puis ouvrir un point médical à Charenton-du-Cher. Pour rendre compte de ces ambitieuses mesures aux 18 793 habitants de la collectivité, un bilan doit être fait chaque automne pour permettre de réévaluer les ambitions des élus du Cœur de France à la hauteur de leurs moyens.

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