Ouverte en juin 2017, la Ressourcerie du blésois Les Bonnes Manières offre une seconde vie aux objets. Elle met en pratique avec succès le principe d’une économie circulaire du réemploi et de la consommation responsable.
Par Jean-Luc Vezon
« Sur le territoire d’Agglopolys, nous mettons en action l’économie de la ressource afin d’éviter le gaspillage et les déchets dont le coût écologique est élevé pour la planète » assure Cédric Marmuse, directeur des Bonnes Manières, la ressourcerie qu’il a co-créée en 2016. Pour ce militant passé par le Cré-Sol à Tours, il est clair que « les meilleurs déchets sont ceux que l’on ne produit pas ».
La Ressourcerie a donc intégré dès le départ des prestations de sensibilisation à la réduction des déchets. Des ateliers de réparation électro et couture sont ainsi organisés régulièrement de même que des animations et ateliers créatifs (détournement d’objets) (1) pour élargir son public.
Une dimension citoyenne
Cette dimension citoyenne de partage se retrouve également dans la gouvernance de la Ressourcerie qui comprend six présidents (Lucile Lebaron, Christiane Breton, Sabine Lamy, Annie Flament, Pierre Marmuse et Jean-Pierre Lemoine) assumant collectivement le fonctionnement d’une structure forte de neuf salariés dont 6 cdi.
« Nous proposons des emplois pérennes et si nous ne sommes pas une structure d’insertion, nous accueillons des jeunes en service civique, des personnes en Travaux d’Intérêt Général (TIG), des jeunes qui vont passer leur permis dans le cadre du Permis citoyen, des stagiaires et des étudiants » précise Cédric Marmuse.
Dans les faits, les Bonnes Manières sont une véritable ruche où s’affairent aussi une quarantaine de bénévoles pour trier, classer, réparer, mettre en rayon et, bien sûr, vendre en direct ou en ligne sur label-emmaus.co. Car le principe est de proposer tous nos objets et produits du quotidien (sauf les appareils thermiques et au gaz) aux clients acheteurs. Vêtements, vaisselles, informatique, meubles, décoration, livres … on vient ainsi de partout déposer gratuitement les biens dont on veut se séparer.
Situés au 55 et 59 avenue du président Wilson, au cœur du quartier village de Vienne, la Ressourcerie y dispose de 700 m². Elle est aussi présente au sein de deux déchetteries d’Agglopolys (La Chaussée-Saint-Victor et Valencisse) via une convention de prestation de service. On y vient désormais autant par conviction écologique que pour acheter à petit prix “de la seconde main” (le panier moyen est de 7 €). C’est le cas notamment de nombreux jeunes qui rejettent l’hyperconsommation.
Au centre d’un large réseau de partenaires avec qui elle travaille pour diffuser la culture du réémploi (Les Greniers de Vineuil, Observatoire Loire, maison de quartier ALCV, l’Hôte Bureau coworking, La Fabrique Ville de Blois, adepa, Territoire Zéro Chômeurs de Longue Durée …), membre du réseau des acteurs du réémploi du Centre-Val de Loire, les Bonnes Manières sont soutenues par la région (dispositifs: À vos ID, Cap Asso) et la ville de Blois.
Un modèle économique à améliorer
Si l’activité est en forte hausse avec 95 tonnes collectées en 2021 et permet ainsi à l’association de s’autofinancer à hauteur de 70 %, la structure entend progresser et se développer. Dans les mois qui viennent, elle pourrait par exemple participer à la création d’un site de réemploi au sein même d’une déchetterie.
“Les déchets coûtent de l’argent, les 200 Ressourceries du pays contribuent à créer de la valeur et à prolonger la vie de nos objets. Elles doivent être mieux valorisés et avoir des ressources fléchées via notamment les fonds d’aide à la réparation et au réemploi prévus par la loi AGEC ” conclut Cédric Marmuse.
(1) Attrape-rêves, tawashis, restauration de chaises …
Plus d’info Autrement : https://www.magcentre.fr/222591-retro-les-greniers-de-vineuil-partage-et-lien-social/
C’est quoi un REPAIR CAFE ?
Réparer ensemble, c’est l’idée des Repair Cafés. Outils et matériels sont disponibles. On apporte des objets en mauvais état qu’on a chez soi et on se met à l’ouvrage accompagnés de bénévoles expérimentés. Celles et ceux qui n’ont rien à réparer apprennent sur des objets abîmés qui seront mis en suite en vente à la Ressourcerie. « Nos spécialités sont le petit électroménager, la couture et le bois. La participation est gratuite, il faut seulement adhérer à l’association » précise André Thimonier, formateur bénévole et fan de bricolage. Enfin, ouvrir un Repair Café, c’est s’engager à accompagner d’autres personnes souhaitant rejoindre ce mouvement international.
Plus d’infos autrement: La préfète du Loiret recycle à Envie