Le Moulin de la Vapeur a transformé son festival Jazz au Moulin en Festival A toutes Vapeurs. La première édition, riche en spectacle éclectiques, s’est terminée samedi 22 octobre. Belle programmation de qualité, musique enthousiasmante, performances et lectures se sont succédé avec bonheur. Pour finir en beauté !
Par Bernard Cassat
Baptiste Dubreuil et Coralie Cauchi. Photo Michel Piedallu
Toute la semaine, des spectacles ont eu lieu au Moulin de la Vapeur, programmés pour la MJC par Gérard Bedu. Une expo étonnante des œuvres de Guillaume Brabant avait entamé les réjouissances. Ensuite, des rencontres diverses ont ponctué la semaine, avec quelques moment forts. Notamment une lecture musicale de Coraline Cauchi qui a choisi certaines parties du texte d’Alice de Lewis Carroll. Elle les dit, elle les parle à sa manière de comédienne, une diction très précise, nette, des expressions sans ambiguïté ni emphase, une manière très proche du quotidien alors qu’elle a énormément travaillé. Elle nous entraine avec une grande familiarité dans les dédales du récit de Lewis Carroll accompagnée par la musique de Baptiste Dubreuil. Avec ses moogs et ses machines à boutons, il crée un environnement très riche, évoquant Robert Wyatt et la musique plus électronique, planant dans des mélodies superbes. L’échange voix-musique, équilibré et fécond, sert le texte qui trouve une simplicité réjouissante, une évidence.
Samedi 22 octobre, cloture en panache du festival.
La journée a été particulièrement riche. Un insecte a d’abord évolué dans la bibliothèque où Anne Perbal n’a cessé de se transformer, de jouer, de mimer, de danser d’autres êtres qu’elle-même. Dans le parc du Poutyl, en extérieur, un grand oiseau s’est lui aussi métamorphosé, aidé par son acclimateur. Ils ont fait déambuler le public dans le parc. Le Grand Climanimalitou a déployé ses ailes et a impressionné les enfants venus l’observer.
Le grand Climanimalitou. Photo Michel Piedallu
Un apéro concert a ensuite créé un moment fort sympathique dans les salles de l’Alliage. Et puis dans la grande salle de spectacle olivetaine, le blues s’est emparé du public nombreux. Michel Noir et Manu Lorcat se sont enfin rencontrés. Avec les excellents Philippe Autran à la guitare et Bruno Lesimple aux harmonicas, les deux bluesmen, alternant leurs compos, se sont magnifiquement complétés. Manu dans un style très Johnny, Michel plus rocailleux, plus profond, ils ont enchanté le public dans une trop courte prestation.
Le quintet de Lisa Cat-Berro
Mais il fallait laisser la place à Lisa Cat-Berro. La saxo, enfant du pays qui pourtant n’y revient pas souvent, a joué le répertoire de son cd sorti en début d’année, Good days, Bad days. Le son de son saxo, doux et pourtant parfois endiablé, a entrainé son groupe formé lui aussi de quelques enfants du pays : Nicolas Larmignat à la batterie et Stéphane Decolly à la basse. Julien Omé à la guitare et Louise Thiolon au chant et guitare ont entouré la leader. Répertoire beaucoup chanté, proche du folk de Neil Young mais pas seulement. Avec sa voix émouvante comme le son de son saxo, Lisa, très émue de jouer à Olivet, a bien compris par l’accueil du public qu’elle peut revenir quand elle veut.
Ce courageux festival A Toutes Vapeurs a ainsi fermé sa cession, la première d’une série que l’on espère longue et aussi talentueuse…
Nous proposons le regard du photographe Michel Piedallu qui a shooté tous les artistes. Merci à lui.