La mairie d’Orléans lance son projet de restructuration des Halles Châtelet, ensemble commercial mal dégrossi, inesthétique et en perte de vitesse. La concertation avec les commerçants débute. Objectif 2026.
Par Jean-Jacques Talpin
C’est un projet au long cours que la ville d’Orléans vient d’engager, celui de la restructuration du centre commercial des Halles Châtelet. Il faudra en effet attendre 2026 pour voir émerger un nouvel ensemble même si les premières esquisses viennent d’être présentées aux commerçants. C’est une partie de l’histoire d’Orléans vieille de 150 ans qui est en jeu. C’est en effet à partir de 1882 que des halles métalliques ouvertes, sur le modèle Baltard parisien, sont érigées dans ce nouveau quartier où le maire Charles Sanglier avait fait table rase du passé. Un siècle après ces halles sont à nouveau rasées au grand désespoir des défenseurs du patrimoine local et remplacées par un centre commercial de béton et par une place couverte de « champignons » en bois abritant les maraîchers.
Un Bâtiment « moche »
Depuis, tous les maires se sont penchés sur ce bâtiment de 35 000 m2 élevé au rang de « verrue » urbaine par les urbanistes. Jean-Pierre Sueur lors de son mandat avait déjà procédé à un ravalement et à une extension du centre mais sans pour autant calmer les ardeurs de ses détracteurs. Le projet actuel redevient d’autant plus d’actualité que la ville a décidé de réhabiliter le centre Place d’Arc et de l’étendre avec 8 000 m2 de nouveaux commerces. Pour rétablir un équilibre commercial nord/sud du centre-ville et calmer les timides réticences des commerçants du Châtelet, il fallait donc proposer un nouveau projet. C’est désormais chose faite avec des esquisses, un début de concertation avec les commerçants et un phasage large.
Il y avait, il est vrai, une certaine urgence. Le diagnostic réalisé par un cabinet d’études est en effet sans appel : « une halle alimentaire insérée au cœur d’un bâtiment aux multiples fonctions et occupant un espace cloisonné sans devanture, sans lumière naturelle, peu lisible et visible depuis la rue. (…) Les Halles sont (re)connues et identifiées mais aussi enfermées sur elles-mêmes ; la halle alimentaire est vieillissante, cloisonnée et peu lumineuse ». Les halles sont considérées comme « moches » par beaucoup avec un gros cube de béton surplombé par un parking aérien, avec une façade sud repoussante et un ensemble peu attractif dans ce nouveau centre-ville, revitalisé par le duo Serge Grouard-Olivier Carré.
Large concertation ?
Le projet n’en est encore qu’à ses prémisses avec un phasage provisoire, sans plan de financement. Seule « l’ambition architecturale et sociale » municipale est affichée avec un double impératif : créer un « lieu ouvert et transparent » mais aussi « fonctionnel et innovant ». Plusieurs objectifs sont assignés au Cabinet Segat qui a été retenu pour accompagner la ville : « créer des « Halles gourmandes » comprenant galerie marchande et halles alimentaires, créer des espaces de convivialité et de restauration ainsi que des espaces extérieurs, développer une dynamique collective par des animations, améliorer la qualité du service rendu et renforcer l’attractivité commerciale et touristique du site ». La concertation débute donc avec les commerçants même si l’enjeu dépasse largement le simple cadre commercial avec la nécessité d’une réflexion globale et partagée pour construire un bâtiment mieux inséré dans son siècle.
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