Lorsqu’un assuré est en arrêt de travail pour raison médicale, le versement d’un revenu de substitution est une des missions importantes de notre Sécu. Le12 octobre 2022, la directrice de la Caisse primaire du Loiret (CPAM 45), Catherine Pelletier, accompagnée par ses secondes, Alice Fallourd et Delphine Levy, a expliqué à la presse que ce n’était pas une tâche simple.
Par Jean-Paul Briand
La sécurité sociale abat un énorme travail de protection dans le cadre des remboursements et des indemnisations. La gestion des feuilles de soins, aujourd’hui pour la plupart numériques, le remboursement pharmaceutique et des actes médicaux s’effectuent en 12 jours en moyenne. Il en va tout autrement pour les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie. Dans le meilleur des cas, en dehors de toute période de crise, type covid, il faut un minimum actuellement incompressible d’au moins quatre semaines. Ces délais peuvent aller jusqu’à près de trois mois, avec une moyenne autour de 38 jours.
Les attentes de paiement des indemnités journalières sont préjudiciables pour les plus fragiles
Le nombre de journées à payer est considérable. En 2021, il y a eu plus de 4 millions de jours indemnisés dans le Loiret. Cette année 2022, pour le premier semestre, 61 millions d’euros d’indemnités journalières ont déjà été versés. Les arrêts maladie sont pour l’essentiel dématérialisés et l’outil informatique aide beaucoup. Néanmoins il doit être amélioré et un nouveau logiciel plus performant est espéré pour fin 2023.
Quand il n’y a pas de subrogation par l’employeur, ce qui est la majorité des cas, les attentes de paiement des indemnités journalières sont particulièrement préjudiciables pour les plus fragiles. C’est essentiellement la complexité des textes qui légifèrent les droits des assurés qui entraînent ces trop longs délais. Ils sont aussi très souvent allongés par la nécessité de faire de multiples relances auprès des usagers et des employeurs afin d’obtenir tous les renseignements utiles aux compensations de pertes de salaire. Pourtant la CPAM du Loiret emploie 35 agents spécialement formés pendant 18 mois à ce travail. En cas de grande « surchauffe » il est fait appel à l’aide de caisses moins surchargées. La directrice de la CPAM 45 appelle de ses vœux une simplification des processus d’indemnisation. La Direction générale de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) y travaille…
Venir à l’accueil de la caisse pour réclamer est une perte de temps
Les responsables de la CPAM 45 ont bien compris que les retards de paiements sont très pénalisants pour les plus démunis aussi, en liaison avec le service social, des secours d‘urgence ont été instaurés. Ce mécanisme aide en priorité les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (ex CMU) et a récemment fonctionné pour les réfugiés ukrainiens et les étudiants en difficultés pécuniaires à la rentrée universitaire. Afin que les assurés soient mieux informés, Mme Catherine Pelletier espère la mise en place prochaine d’un système par SMS, sur le modèle du suivi des livraisons de colis. Avec sa directrice adjointe, Delphine Levy, responsable des relations client, elle explique que « venir à l’accueil de la caisse pour réclamer est une perte de temps et n’accélère pas les versements ».
La vaccination anti-grippale est nécessaire car la grippe peut tuer
Alice Fallourd, responsable de la gestion des risques, a annoncé que ce 18 octobre 2022 démarre la campagne de vaccination contre la grippe pour les personnes à risque (plus de 65 ans, dialysés, obèses, immuno-déprimés, diabétiques, femmes enceintes, malades chroniques). C’est à partir du 15 novembre 2022 que tous les autres assurés sociaux de plus de 16 ans pourront bénéficier gratuitement du vaccin. Cette vaccination peut être effectuée conjointement avec celle contre la Covid par les médecins traitants mais aussi les sage-femmes, les infirmières libérales, les pharmaciens d’officine. La vaccination anti-grippale est nécessaire car la grippe peut tuer.
Sensibilisation en faveur d’un diagnostic précoce de l’insuffisance cardiaque
N’oubliant pas le rôle de la Sécu dans la prévention, les responsables de la CPAM ont rappelé que l’Assurance Maladie diffuse une campagne de sensibilisation en faveur d’un diagnostic précoce de l’insuffisance cardiaque. Ce n’est pas une maladie anodine puisqu’elle touche en France 1,5 millions de personnes et entraîne 70 000 décès chaque année.
Cette campagne souhaite diminuer les diagnostics tardifs. Diagnostiquée lorsqu’elle est très avancée, l’insuffisance cardiaque a des conséquences délétères sur la qualité de vie. Elle entraîne des hospitalisations itératives et des traitements lourds et contraignants.
Quand un coeur devient insuffisant, les premiers signes passent souvent inaperçus et sont négligés. Les signes cardinaux d’alerte sont un essoufflement inhabituel au moindre effort, des gonflements (oedème) des pieds et des chevilles, une prise de poids rapide et une fatigue excessive. Leur présence doit donc entraîner une consultation médicale dans les meilleurs délais.