L’agglomération veut accompagner les PME dans la transition écologique et énergétique. Elle recrée pour cela un guichet unique à l’image de Loire&Orléans Eco qui a été dissous en février dernier au profit de la région. La compétence économique est en effet aujourd’hui une compétence du Conseil régional Centre-Val de Loire.
Par Jean Jacques Talpin
Serge Grouard présente sa feuille de route. Photo Magcentrer
En matière de transition écologique et énergétique Orléans Métropole affiche de grandes ambitions : d’ici à 2030 réduire de 26% ses consommations d’énergies, doubler sa production d’énergies renouvelables et diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre. Des « assises de la transition énergétique » organisées de janvier à juin 2021 ont permis de dégager 50 propositions et 90 actions opérationnelles à court, moyen et long terme avec un plan doté de 251 millions d’euros à mettre en œuvre d’ici à 2026. La réussite d’un tel engagement suppose la participation et la coopération de tous les acteurs, collectivités, particuliers et bien sûr entreprises. C’est pour mobiliser les PME de son territoire que la Métropole a élaboré une « feuille de route de la transition écologique et énergétique » présentée mercredi matin au patronat local. Pour éclairer les entrepreneurs la Métropole a fait appel à Christian Saint Etienne, économiste reconnu (ex LR devenu « centriste indépendant ») et ancien professeur à l’université de Tours, pour apporter un éclairage géopolitique sur les crises actuelles.
12 réacteurs nucléaires en service à Noël !
Ses positions sont claires : pas de décroissance « qui mettrait fin à 33 siècles de croissance », oui à une « croissance durable » et optimisme résolu. « Si on arrive à une solution négociée en Ukraine explique-t-il alors on n’est pas à l’abri d’une bonne nouvelle en étant extrêmement confiant dans l’avenir ». Confiant aussi le représentant régional d’EDF (qui gère 12 réacteurs nucléaires (et 12 000 salariés) dans la région et qui affirme mordicus que « ces 12 réacteurs seront tous en service à Noël ».
Serge Grouard a lui aussi sa vision géopolitique de la situation. Ou plutôt très politique à comprendre à l’aune de sa candidature à la présidence des Républicains. Sa vision est évidemment décliniste (c’était mieux avec de Gaulle !) : « je suis fier d’être maire d’Orléans mais je ne suis pas fier d’avoir été député et de n’avoir pas sorti la France du pétrin » … Et cela alors que la France est « en faillite financière » avec une « logique permanente d’assistanat ». Il rejette aussi le « débat politique national consternant » sur le barbecue ou sur l’écriture inclusive qui « l’emmerde !».
Doublon avec la région ?
Face à cette « décadence abracadabrantesque » il prône la « résilience et l’action ». Ainsi avec la création prochaine d’une société locale pour produire des énergies renouvelables et se « substituer ainsi à la défaillance des politiques nationales ». Création encore d’Orléans Entreprendre, une structure locale riche de 29 salariés (!) et nouveau guichet unique chargé d’accompagner les entreprises locales. Un guichet (mais aussi un doublon et à quel coût ?) qui existait jusqu’en février dernier et qui a été transféré à Dev’Up, l’agence de développement économique régionale. Pas un mot pour parler de cette compétence économique exclusive du Conseil régional. Pour Orléans Serge Grouard affiche son optimisme dans le domaine universitaire avec l’ouverture du campus Madeleine en 2025 et dans le secteur de la santé avec la création effective en fin d’année du CHU. Positive encore l’ouverture d’une faculté publique de médecine. Pas un mot cependant du maire d’Orléans pour l’antenne de la faculté de médecine de Zagreb, déjà oubliée ou mort-née…
Plus d’info autrement: Quelle transition écologique et énergétique à Orléans pour 2030?