Dans le cadre de la fête de la Science, la compagnie Slavicarib a monté un spectacle théatral sur Marie Curie. Magda Lena Gorska, polonaise elle aussi, a écrit un texte qui retrace la vie de cette scientifique et joue le rôle, secondé sur scène par Serge Tamas.
Par Bernard Cassat
Serge et Magda Lena. Photo Slavicarib
Jeudi 6 octobre, à l’Espace George Sand de Chécy qui lui avait ouvert sa scène pour réaliser son spectacle, la compagnie Slavicarib a joué la pièce écrite par Magda Lena Gorska, qui tient le rôle de Maria Salomea Skłodowska devenue Marie Curie. Le récit retrace la vie de la jeune fille en Pologne, à Varsovie alors sous domination russe. Cinquième enfant d’une famille très tournée vers la science, sa scolarité exceptionnelle lui donne très tôt un diplôme. Mais des décès dans sa famille et les études de sa grande sœur adorée à Paris l’obligent a gagner de l’argent en tant que gouvernante dans une famille riche de province. Tenace dans ses projets, elle vient elle aussi à Paris trois ans plus tard, et s’inscrit à la Sorbonne. Elle n’aurait pas pu étudier à ce niveau là en Pologne, les femmes n’étant pas admises dans les études supérieures. On connait la suite : elle réussit brillamment, rencontre Pierre Curie avec qui elle va partager un laboratoire et sa vie, et découvrir le radium.
La fleur de fougère, l’impossible connaissance
Le récit de Magda Lena Gorska apporte une dimension poétique à cette admirable ascension en racontant l’attachement de la petite Maria à un conte enfantin polonais, la recherche de la fleur de fougère, qui dans la mythologie polonaise donne accès à la connaissance. Or chacun sait bien que les fougères n’ont pas de fleurs, donc la recherche est ardue. Le personnage raconté par Magda est tour à tour joyeux, rigoureux, d’une ténacité à toute épreuve, amoureux de son Pierre qui en fait son alter ego en science. Elle reste toute sa vie d’une simplicité parfaite, elle qui a connu des moments très difficiles pendant toutes ses études. Jusqu’à la découverte du radium, cette fleur bleu qu’elle cherchait depuis son enfance, réalisation symbolique du conte enfantin.
Du théâtre simple et efficace
Dans une scénographie simple, le récit s’accorde des poses, s’attachant à des détails pour construire un ensemble cohérent. Avec quelques accessoires, les images s’imposent, et les transitions musicales à la guitare de Serge Tamas, second sur scène qui remplit plein de rôles de réplique, rendent très présente la vie de Marie Curie, celle qui a obtenu le prix Nobel de physique en 1903 puis le prix Nobel de Chimie en 1911, mais aussi celle qui aima profondément son mari et qui défendit la cause des femmes : elle fut la première femme professeur à la Sorbonne. Dans une sobriété de moyens rapprochant la scène du premier labo de Marie, Magda et Serge vont droit au but, sans effets inutiles. Le personnage devient présent, si attachant qu’on ne sait plus trop si c’est Magda ou Maria. La magie du théatre est donc réussie…
Marie Curie, une quête radieuse
Avec Magda Lena Gorska et Serge Tamas (Cie SLAVICARIB)
Texte : Magda Lena Gorska
Musique : Serge Tamas
Mise en scène : Amedée Bricolo
Prochaine représentation jeudi 13 octobre, 18h30 à Ormes, Espace des Carrières
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