Lent, un groupe du Tricollectif qui s’est produit plusieurs fois dans sa ville d’Orléans et qui a sorti un premier cd en 2020, sort cette semaine son deuxième enregistrement, Au Galop. Qu’il a présenté sur la scène de la salle Barrault du théatre pendant le dernier Hop Pop Hop. Toujours la même veine musicale très riche, soignée, complexe. Et toujours la malice et l’impertinence.
Le groupe Lent: Matthieu Metzger, Florian Satche, Guillaume Aknine, Valentin Ceccaldi et Robin Mercier. Photo Aurore Duguet
Quatre musiciens et un auteur-narrateur. Le groupe Lent s’est constitué il y a trois ans, émule du Tricollectif comme il y en eut de nombreux. Le saxo d’origine, Gabriel Lemaire, a laissé sa place à son ami Matthieu Metzger. Guillaume Aknine à la guitare, Valentin Ceccaldi à la basse et aux claviers, Florian Satche à la batterie font partie des membres fondateurs du Trico, tout comme Robin Mercier. C’est donc à un groupe parfaitement en osmose qu’on a affaire. Et ça se sent.
La patte d’arrangeur de Valentin Ceccaldi
On reconnaît désormais la patte de Valentin, arrangeur de nombreux groupes du Trico, ce son présent, entre autres, dans le grand orchestre, Constantine par exemple. Il a trouvé un ton, une manière de faire absolument fonctionnelle qui mélange le jazz, le rock, l’impro et bien d’autres musiques qu’il a emmagasinées. Ses inventions mélodiques, très soignées, forment un fil qui passe de groupe du Trico en groupe du Trico. Et ses collègues ont comme lui un large éventail d’influences qu’ils ont travaillées très profondément, en bons élèves du conservatoire. Guillaume par exemple, guitariste hors pair qui peut aussi bien s’enflammer sur un riff de rock pur et dur comme sur du Django, on le sait, ou de la musique contemporaine. Florian Satche, quant à lui, a déjà fait entendre des tonnerres de tambours ou des douceurs de clochettes. Matthieu, le « nouveau », a pas mal bourlingué lui aussi. On se souvient de son beau duo avec le pianiste Paul Brousseau en 2017, par exemple.
Du charme, du délire et des comptines enfantines
C’est donc entre créatifs pleins d’ardeur et d’idées nouvelles qu’ils se retrouvent sur les textes du vieux complice Robin Mercier. Valse, chanson enfantine, rock endiablé et enragé, les inspirations diverses des cinq garçons les conduisent dans des moments différents. Ca commence très fort par une guitare digne d’Ennio Morricone (Bière-feuille-ciseaux), ça passe par un délire sonore très Trico (Un chose de désir), un petit morceau de cinéma (Selfie de toi), une douceur charmante et charmeuse (Au milieu du chant des oiseaux), ça joue la lourdeur mystique paradoxale (Au galop) ou la légèreté des petites mélodies enfantines (Horizon fantôme). C’est du beau boulot joyeux, riche et varié avec des airs qui vous rentrent dans le crane et n’en sortent plus. Un classique du Tricollectif…
Au Galop
Tricollectif et Araki Records
Distribution Musea
Sur les plates formes et sur leur site https://tricollectif.com/groupe/lent/
Prochains concerts le 22 octobre à Brest et le 14 novembre au Studio de l’Ermitage à Paris.