Culturel, multi-arts, alternatif, et tout ce qui va avec, c’est le nouveau lieu de Châteauroux pour faire bouger artistes, amoureux du spectacle vivant et les autres aussi. Une première portes-ouvertes avait lancé le projet, une deuxième vient de marquer l’ouverture officielle des lieux. Même si tous les travaux ne sont pas terminés, le bâtiment peut désormais recevoir des résidences, des expos, des ateliers, tout ça…
Par Fabrice Simoes
L’atelier construction de décors, un élement important pour l’avenir des lieux@Fabrice Simoes
Au bout de la rue Bernardin, au n°2, à l’angle de la rue Pierre-Gauthier, se trouve une maison de ville comme les autres. Une bâtisse qui ne sort pas du lot. Un bâtiment qui ne déborde pas, ne jure pas dans l’agglo castelroussine. Comme les autres mais pas tout à fait pareil. Au-delà de ces portes, ce n’est pas comme ailleurs. Ici c’est ZRA, zone de recherche artistique. Derrière ces murs on fait dans le plâtre mais pas que sur les enduits. On fait aussi peinture, celle qui s’expose dans des cadres ou pas. Comme une pépinière ou une écloserie pour les petits jeunes qui se lancent dans cette intermittence qui ne donne pas toujours à bouffer. Bosser sur les planches de la grande salle de travail est désormais possible. On peut passer par la cuisine avant le boulot. Si le spectacle ne remplit pas toujours les ventres, les amis peuvent toujours passer … Théâtre – danse – musique – arts vivants qu’il est écrit quand on fait une recherche internet. Tout un programme sans entracte, sans intermède pour apporter un regain de vie dans le quartier, pour apporter un coup de main aux artistes.Ici c’est le Chauffoir des 3 Cris et de La Bolita Cie.
Un lieu pour vivre d’art-dare
Ensemble ils avaient déjà investi un Chauffoir première version. C’était déjà à Châteauroux, au cœur du 9 Cube de la rue Ampère, sur l’ancien site Berrylait. Une location. Après une première édition, de là devait s’élancer Surchauff ! #2 – Festival d’Arts Vivants à l’été 2020. Las, un Chinois a becté un pangolin du marché de Wuhan. Enfin, ça c’est ce qui se disait à l’époque. Quand la Covid, les pangolins, les vaccins, les pangolins, le confinement, les pangolins, les annulations de spectacles, les pangolins, et tout ce qui va avec ont mis à sec les finances des compagnies, il a fallu entrer en mode survie. Réfléchir aussi sur l’avenir du spectacle, des arts vivants et de ceux qui le font vivre et découvrir. Une obligation de réflexion, une nécessité de faire autrement. Au bout du compte, s’il fallait donner un emblème aux arts vivants il faudrait prendre le pangolin. Une marque de respect pour sûr !!! Parce que, les solutions, compliquées certes, se sont faites jour. Parce que faire comme avant ne pouvait plus suffire. Parce que, dans un monde qui arrive au jour du dépassement plus tôt chaque année, il va bien falloir faire autrement.
Le toit a subi des dégradations lors des derniers orages de grèles. Comme au foot, ça joue quand même@Fabrice Simoes
On va créer ici
Les compagnies sont entrées en synergie, en financement commun, pour un lieu bien à elles. Les 400 m² de la rue Bernardin étaient parfait pour tenter le coup. On peut créer ici. On va créer ici, c’est certain. Une fois débarrassés de la partie juridico-économique, les géniteurs ont pu se projeter sur leurs avenirs respectifs. Une première opération Portes-ouvertes, avec deux expos sur site, a joué le rôle d’inauguration l’an passé. On n’a pas apporté les dragées pour la deuxième porte-ouverte, voilà quelques jours, mais c’était cette fois le baptême du feu avec expo et concert. C’est promis, c’est juré, maintenant, les volets resteront souvent ouverts et les portes ne seront fermées que pour éviter les courants d’air…
Soutenue par le conseil régional, l’équipe du Chauffoir a des contacts avec celle d’Equinoxe, et même a « déjà fait des choses ensemble » avec le CAD (centre académique de danse) castelroussin. L’idée de créer des passerelles entre chaque entité prend ainsi peu à peu forme. Désormais, outre le travail de chaque compagnie investie originellement dans la structure, l’objectif serait que trois autres puissent venir, sur l’année, faire des séjours en résidence. Une volonté liée à la capacité d’accueil et aux divers plateaux, aux divers espaces du bâtiment comme l’atelier de construction de décors entre autres. Des stages de danse comme celui prévu en novembre par Marco Cattoï sont prévus, et d’autre manifestations viendront étoffer la programmation d’une maison qui se veut un chaudron culturel.
Loin des gens qui font le monde
Le sud de la région Centre-Val de Loire apparaît souvent comme loin des gens qui font le monde. Pourtant, le département de l’Indre foisonne de lieux où ça bouge. Il suffit simplement de sortir de ses zones de confort artistique, de sa bulle auto-centrée, de son cocon nombriliste pour redécouvrir que les arts en Berry ont depuis longtemps dépassé les seuls sons des vielles et des sabots des bourrées !
Tout n’est pas terminé mais c’est fléché, alors …@Fabrice Simoes
https://www.lechauffoir.com/
Plus d’info autrement: La Brisure en sortie de résidence d’artistes à Châteauroux
Article produit avec le soutien du Fonds pour le Développement de la Vie Associative
