Tous les indicateurs du bilan de la saison dans le Centre-Val de Loire sont passés au vert. Les professionnels du tourisme ont effacé les pertes dues à la dépression du Covid et retrouvent un niveau d’activité proche de celui de 2019, autre année record. Mais quelques inquiétudes percent cependant.
Par Jean-Jacques Talpin
Le Festival des Jardins de Chaumont
Depuis 2020 le tourisme régional sans être en berne affichait comme partout en France une petite forme. Mais tout cela est aujourd’hui oublié ou presque. Le bilan que vient de tirer le président du conseil régional François Bonneau est positif sur tous les points avec des hausses de fréquentation dans tous les secteurs (sauf les grands châteaux qui avaient déjà connu une saison 2021 exceptionnelle). C’est vrai pour l’hôtellerie-restauration, l’hôtellerie de plein air ou le vélo-tourisme. « C’est une année merveilleuse et d’excellence se réjouit François Bonneau, il y a une dynamique collective extraordinaire qui se renforce entre tous les acteurs du tourisme ». Pour cela l’offre régionale a su s’adapter aux nouvelles attentes des visiteurs avec un « slow tourisme » à base de vélo-tourisme, de gastronomie et d’œnotourisme, trois clefs qui ouvrent la porte sur « une vraie identité de la région et un vrai commun ».
Levier de développement économique
Le Centre est aujourd’hui la première région pour le tourisme à vélo grâce à 4 500 kilomètres de voies cyclables et grâce à la Loire à vélo qui draine 1,5 million de cyclistes, en hausse de 15 à 17% sur 2019. Qu’elle soit de plein air ou « en dur » l’hôtellerie s’en sort également très bien avec un taux d’occupation supérieur à 70%, avec une clientèle française mais aussi étrangère qui a retrouvé la région.
À Cuffy, le kilomètre zéro marque le point de départ de la Loire à Vélo. ©EB
Avec 33 000 emplois directs le tourisme est naturellement un levier de développement économique. C’est vrai avec les petits sites ou établissements mais aussi avec les plus grands comme le zoo de Beauval qui a atteint 1,7 million d’entrées et vise désormais les deux millions. Avec près de 800 emplois à l’année, Beauval a employé 1 300 personnes en CDD en août.
De grands évènements porteurs
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait quelques nuages. La disparition des restaurants ruraux, les grosses difficultés de recrutement et la hausse des prix de l’énergie obligent les professionnels à répondre avec de nouvelles armes. L’hôtel-restaurant le Bœuf Couronné à Chartres a ainsi dû augmenter ses tarifs, le Cabinet Vert à Orléans sera dorénavant fermé 2,5 jours par semaine. Partout ailleurs c’est la chasse aux économies « car il y a des limites d’augmentation de nos prix à ne pas dépasser » prévient un hôtelier. Pour faire face le conseil régional propose une aide au diagnostic énergétique des établissements avec un fonds dédié aux travaux.
Face à ces difficultés le Centre-Val de Loire à l’avantage de permettre une saison longue avec encore de nombreux touristes jusqu’en novembre. A l’image des 500 ans de la Renaissance, la Région veut aussi se projeter sur de grands évènements : en 2023 la coupe du monde de rugby avec l’accueil probable de l’équipe irlandaise à Tours, en 2024 les Jeux Olympiques à Paris et pourquoi pas en 2028, Bourges capitale européenne de la culture…
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Un Guide du Routard sur l’œnotourisme
Après un ouvrage consacré à la Loire à Vélo en 2015, le Guide du Routard publie (sortie le 5 octobre) « œnotourisme en Val de Loire du Sancerre au Muscadet ». Ce guide est le résultat d’un partenariat entre les régions Centre et Pays de Loire et présente à la fois les richesses patrimoniales et les terroirs, mais aussi les vins et les cépages. L’ouvrage recense tous les professionnels et notamment les viticulteurs engagés dans l’œnotourisme avec de multiples possibilités de dégustations…
