Le festival est fini. Le public a largement prouvé la réussite de cette manifestation. La qualité musicale était au rendez-vous, et chacun a pu y trouver son miel dans l’ambiance festive installée au cœur de la ville.
Par Bernard Cassat. Photos Didier Depoorter
Lass. Cl Didier Depoorter
Vendredi, les deux scènes ont commencé doucement. Le public est arrivé à son rythme, alors que Lass au Campo Santo installait le rythme de toute la soirée. De son vrai nom Lassana Sané, le chanteur à la voix puissante mélangeait le reggae à la rythmique d’Afrique, plus langoureuse, plus enjoleuse. Son magnifique look noir et jaune entrainait le public, mais surtout le batteur-percusionniste, qui jouait ses tambours debout, appelait franchement à la danse.
Freya en plein show. Cl Didier Depoorter
A l’Evéché, avec un petit décalage, Uzi Freyja, Kelly Rose dans la vie, jeune femme puissante au look extraordinaire, affirmait sa fierté d’être une grosse (c’est elle même qui le dit) femme noire. Elle amuse par son jeu de scène mijauré et provocateur, mais elle lance une voix magnifique sur les machines électro de son musicien Christian. Là aussi, le public a suivi ses trilles virtuoses et ses rythmes hachés qui déménagent bien.
Lent occupait la scène de la salle Barrault. Magcentre en avait déjà parlé.
Nadine Khouri. Cl Didier Depoorter
Pour un aperçu du panorama de Hop Pop Hop, on pouvait foncer à l’Institut, s’asseoir calmement et déguster l’agréable folk légère de Nadine Khouri entourée d’un clavier-basse et d’une batterie.
Passé 20h, le public était vraiment là, les cashless marchaient à flot, les allers et venues dans cette partie de la ville fermée aux voitures témoignaient du bon déroulement. Hop Pop Hop est voulu ainsi, promenade physique dans les musiques d’aujourd’hui, découvertes, surprises et rencontres d’amis au bord d’une scène.
L’Evéché était plutôt rock, tandis qu’au Campo Santo, Tshégué, après quelques petits ennuis techniques, enflammait la pelouse. Son énergie à tout va, les rythmes implacables, les répétitions envoutantes de ses relances faisaient bouger le public désormais important.
Au Campo Santo. Cl Didier Depoorter
Une pause là encore à l’Institut. Edouard Ferlet y jouait de ses pianos incroyablement bidouillés. Un système électronique jouait tout seul sur un piano droit, et on voyait les cordes frappées, pendant que lui-même jouait sur un piano à queue. Musique très riche, prouesse du solo de piano qui faisait penser aux grands noms du jazz en la matière. Ferlet introduit un élément supplémentaire avec la technique déployée. La salle bien remplie l’a quasi ovationné !
Et puis la soirée a fini au Campo avec les routiers orléanais du rock, les Burning Heads. Impeccable rock d’origine, leur énergie est toujours la même, la puissance de leur jeu toujours aussi communicative. C’est carré, ça saute en l’air comme Jyb le bassiste et ça retombe sur le temps. Plaisir de base.
Un samedi toujours aussi intense
Samedi, un jeu de chaises musicales a propulsé les Pantaloons en ouverture de la salle Barrault. Extraordinaire trio, un saxo assez jazz, mais aussi répétitif jusqu’à l’obsession, une basse soufflée au sousaphone et à la clarinette basse bidouillée, une batterie très pop. Trois musiciens slovènes qui ont trouvé le ton pour s’accorder sur un jeu puissant et prenant. Magnifique découverte qu’offre Hop Pop Hop.
Et puis pendant l’après midi, à l’Evéché, c’était Beauvais un peu LGBT, au Campo Santo, c’était Vesoul et très terroir. Des messages calmes avant les tempêtes !
Avalanche Kaito Cl Didier Depoorter
Notamment Avalanche Kaito , le Burkinabe assez déjanté mais impressionnant, associé à deux Belges fous furieux adeptes d’un gros son dévastateur.
Mais il y avait aussi Transmission salle Vitez, cette étonnante expérience de musique des sphères avec deux voix, des synthés à la pelle et des sirènes tournantes. Magnifique moment qui a ravi le public.
Et puis chacun a pu trouver son chemin dans les chants ténébreux de Laura Cahen, dans la performance très branchée d’Aime Simone, l’ancien mannequin tout de rouge vêtu, dans le rock anglais ou australien, très féminin pour une fois.
Wizard et un supoorter en transe. Cl Didier Depoorter
Cette édition 2022 de Hop Pop Hop, plébiscitée par le public venu nombreux, marque une très belle reprise d’après pandémie. Ça fait du bien, ça laisse de très belles découvertes de musiques. L’ambiance du festival a régné pendant deux jours au cœur de la ville, que la violence du rock a un peu secoué. Heureusement que l’Astrolabe prend le relais, toute l’année, pour faire vivre ces musiques à Orléans.
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