Par tweet, le maire de Bourges Yann Galut a répondu par la négative à la demande d’Elizabeth Borne de mettre en berne les drapeaux au fronton de l’Hôtel de ville. La position est largement évoquée sur les réseaux sociaux. Les avis sont sans demi-mesure : la décision de l’édile berruyer est soit vouée aux gémonies, soit encensée.
Par Fabrice Simoes
Le maire de Bourges, Yann Galut, n’est pas plus friand que ça des réseaux sociaux. Il les utilise mais, à priori, n’en abuse pas. Dans le département du Cher, le député François Cormier-Bouligeon paraît d’ailleurs un peu plus présent et caustique quel que soit le sujet. Pourtant, c’est bien Yann qui a créé un mini-buzz après l’annonce de la mort de la reine Elisabeth II .
C’est par ces quelques lignes que le maire de Bourges, et ancien député, a répondu à la demande de la Première ministre Élisabeth Borne, adressée par courrier à l’association des maires de France, pour marquer le décès de The Queen. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Outre quelques articles dans la presse nationale, le premier magistrat berruyer a reçu plus de 1000 commentaires. Certes, une partie qualifie l’ex-adhérent du PS – il a annoncé quitter le Parti Socialiste en octobre 2021 – de Nupes, de ne pas avoir connaissance de l’histoire de France, de mettre en avant ses convictions personnelles et même certains posent la question d’un potentiel décès du président Maduro, avec un possible drapeau endeuillé.
D’autres semblent assez favorables à la décision. Associés à près de 6000 petits cœurs, autant de signes positifs s’il en est, ils valident l’option de l’élu berrichon. On met beaucoup en opposition République et Monarchie, des valeurs de l’une face à celles de l’autre. Pour d’autres, c’est la reconnaissance de Jeanne D’Arc, de Charles VII roi de Bourges qui sont mis en avant… Personne pour parler de Crunches, des anciens et des futurs, au rugby mais on n’en est pas si loin.
Du côté Parti radical de gauche du Cher, que l’on peut difficilement placer à l’extrême gauche de l’échiquier politique, on est tout aussi clair. « Bravo, un drapeau est mis en berne pour un deuil national. L’usage républicain n’est pas de décréter le deuil national pour le décès d’un chef d’État étranger, quel que soit le caractère remarquable de celui-ci ! »
Au Québec aussi
Plus loin, de l’autre côté de l’Atlantique, au Québec, Paul St-Pierre Plamondon, chef du parti québécois, s’est lui-aussi exprimé quant à la mise en berne des drapeaux sur les édifices publics de la Belle Province. «Bien que j’offre aussi mes condoléances à la famille, je m’oppose à ce que la nation québécoise mette son drapeau en berne», a-t-il indiqué au journal du Québec. Comme quoi, même dans le Commonwealth, tout le monde n’est pas forcément d’accord sur le sujet. Preuve aussi qu’au sein de l’Empire, ça craint le pâté. D’autant que le décès de la Queen risque de s’accompagner d’une remise en question des diverses appartenances royales. Que les royaumes d’Écosse, du Pays de Galles demandent à voir du côté du marché européen n’est pas à exclure tandis que la situation irlandaise peut inciter à la plus grande prudence.
Et dire que tout cela ne tenait que par la présence de sa Gracieuse majesté. Alors que le drapeau soit en berne, ou pas, en haut de la rue Moyenne de Bourges, il n’est pas certain que les Anglais se sentent très concernés…